secrète impuissance
"Et même, certaine hantise du Ciel n'est-elle pas née d'une secrète impuissance à voir ce monde-ci, tandis que si nous savions le voir, il deviendrait pour nous le Ciel?"
Gustave Roud, Ange
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S'engouffrer dans le sillon de mots indociles; y façonner des points d'appui, pour soi et quelques autres. Pétrir les silences qui sont une partie du terreau où s'ensemence ce qui nous dispose dans le jour. Les inviter à s'ébrouer. Apparaît alors parfois une ouverture, elle offre au souffle un fragment de miracle: ne plus craindre la douceur.
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C’était le 18 septembre 2006, depuis, 309 messages, un de plus avec celui qui défile devant vos yeux. J’ai commencé ce blog en arrivant à Fribourg. Je me lançais alors dans une aventure rendue possible grâce à cette jubilation des hasards à quoi je tente de rester réceptif, le plus possible. Tellement de belles rencontres depuis que j’ai sauté des rails, depuis que je me suis débarrassé du costume impeccable qu’on voulait me voir porter.
Sortir de l’ascenseur social, lui préférer la cage d’escaliers, s’asseoir alors pour faire du thé, en proposer à ceux qui se sont égarés.
Je ne mesurais pas l’ampleur majestueuse qu’allait prendre l’enchaînement, en musique, toujours en musique, des jours et des nuits auprès de Béatrice.
Danser dans un mélange soyeux de complicité, de compréhension mutuelle, de confiance et de rires.
Une confirmation qu’il est possible, souhaitable, de vivre autrement, de refuser de prendre part à ce jeu de société où les dés sont tronqués, où les règles du marché chantent une complainte qui fait peur.
Mais toujours se remettre en cause, changer de perspective, s’habiller du regard des autres, du plus d’autres possibles.
Je vais me frotter à l’ailleurs, tout d’abord une dizaine de jours à Paris, parce qu’il s’y trouve beaucoup de personnes qui me sont chères, puis prendre un train pour Lisbonne en début d’année.
Ensuite tout est possible. D’abord rester un moment sur place pour essayer d’écrire des lignes qui donneraient à sentir la vitalité de l’hirondelle aux côtés de qui j’ai esquivé les nuages, des pages qui dessineraient le sillage de son vol depuis qu’elle questionne le monde, soufflant sur la poussière fatiguée composée de gris et de résignation.
Je ne sais pas ce que blog va devenir. Est-ce qu’il va survivre à cette nouvelle mue ? Va-t-il changer du tout au tout ?
Tout ce que je sais c’est la joie que vous m’avez procurée en venant vous y promener de temps en temps. En rebondissant lorsque je vous croisais par après, en m’envoyant des courriels, en laissant une empreinte dans les commentaires.
Il y avait beaucoup, beaucoup de ce qui me constitue dans les textes que j’y déposais, cela m’a allégé de pouvoir partager ces questionnements et ces mélodies qui sont miens depuis longtemps, mais que j’ai souvent dû garder pour moi vu le peu d’intérêts qu’ils suscitaient dans mon entourage.
Continuez de lever la tête, de rêver et de refuser. Dans un monde de connerie monétarisée globalisée, il convient de résister, chacun à sa manière, chacun dans son petit maquis, en rayonnant à sa petite échelle.
Libellés : Pensées vagabondes
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« Quand je regarde tomber la neige, je ne peux pas faire autrement que de me dire que chacun de ces flocons a une histoire à lui. »
Libellés : Pensées vagabondes
Mon évaporation est minutée, les frémissements de plus en plus perceptibles, mes nuits, ici, sont comptées. Bientôt le couvercle sera enlevé. Mes jours n’en seront que mieux contés.
En attendant, valse d’adieux aux abords de
Dernier moment lecture à
Attends seulement que j’te chope par le cotson pour te mettre une schlagée derrière les cornes !
Malgré, ou peut-être précisément par le fait de mon attachement à la poésie, j’espère qu’on entendra toujours dans ma voix, celle de papier et celle de casse-pieds, la traînée campagnarde façonnée entre confections de cabanes et écumées des terrains de foot.
Habiter une écriture « originelle », pour reprendre les mots de Chamson. Impliquée dans un lieu, puisant ses sources dans un paysage.
S’en éloigner, de la place de jeu de mon enfance, pour la sentir vibrer d’autant plus fort dans le refrain que l’absence me tricotera dans le ventre.
Mon exil fribourgeois de ces deux dernières années m’a permis une première mise entre parenthèses, vivant aux côtés de Béatrice une de ces expériences qui marquent une vie.
L’éloignement était tout relatif, mais l’appel du lac, ah mon lac de Neuchâtel !, se faisait souvent sentir.
Hier encore, retrouvant mon petit frère à la gare, je lui ai dit qu’il m’avait hélé depuis le train. Alors nous sommes descendus tranquillement compléter le trio fraternel.
Je devrai bientôt couper le cordon ombilical avec les ombres du lac.
Libellés : Pensées vagabondes
Et pour finir la nuit se lasse, s’enlace au jour qui remuait déjà faiblement, chuchotant un nuage, susurrant de timides souhaits bleus.
Libellés : Textes persos
Quelques jours rythmés par un tourbillon de Läckerlis à laisser fondre sur le bout de mes pupilles attentives et curieuses.