katchdabratch

S'engouffrer dans le sillon de mots indociles; y façonner des points d'appui, pour soi et quelques autres. Pétrir les silences qui sont une partie du terreau où s'ensemence ce qui nous dispose dans le jour. Les inviter à s'ébrouer. Apparaît alors parfois une ouverture, elle offre au souffle un fragment de miracle: ne plus craindre la douceur.

vendredi, septembre 22, 2006

Votations

Ce week-end, en Suisse, certaines personnes vont aller voter.

On me sait prompt à prendre la plume une fois les résultats connus, cette fois je vais anticiper, pour deux raisons:

- L'issue me semble, à mon plus grand désarroi, courue d'avance, seule l'ampleur du "oui" pouvant laisser planer un doute.

- J'ai retrouvé, en fouillant dans mon disque dur, une ébauche de texte que j'avais commencé pendant mon service civil, pensant participer à un "concours" (mais, fidèle à moi-même, je n'étais pas dans les temps...), cet écrit me semble se prêter assez bien à la situation.

Désolé, c'est un peu long...

"Tellement de bruits qui circulent sur les requérants d'asile, sur ces personnes venues de mondes lointains, inconnus ou mal connus, ce qui est souvent encore pire, des personnes parties de contrées ou la souffrance était devenue la musique qui se jouait au creux de leurs oreilles, incessament.

Beaucoup de bruit, beaucoup trop de bruit naissant sur le dos de ces êtres meurtris dans leur chair et utilisés comme ferment de discours populistes peu enclins à la nuance. Leur image, faussée, terreaux de propos haineux, fruit d'un transfert de frustrations des plus désolants.

La réalité, fuyante, que nous habitons bien plus qu'elle ne nous habite, se voit biaisée par des démagogues amoureux de mythes de pacotille. D'aucun estime que ces prétendues vérités sont le fruit d'hommes courageux proférant tout haut ce que tout le monde pense tout bas. Cela ressemble d'avantage à médire tout haut sur des gens qui ne peuvent que penser tout bas.

[...]

La nécessité de continuer, ne serait-ce qu'à son échelle, de dissiper ces bruits venus de contes éloignés du fabuleux qui leur sied pourtant si bien.

Si on doit se raconter des histoires, autant qu'elles soient belles et le plus possible éloignées de la culture de la peur que la désinformation qui nous abreuve met sur pieds depuis des années.

Il s'agit d'un pari sur soi et sur les autres, puisque nos vies ne sauraient être autre chose.

L'Homme, cette remarquable vue de l'esprit, verra le jour lorsque nos rêves auront enfin vaincu notre crainte de l'Autre, qui n'est qu'un triste déni de soi."

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4 Comments:

Blogger Julien said...

Toutes mes félicitations pour cette brillante anticipation Katch! On reconnait bien là ta plume, mais je t'avoue que ça va me faire bizarre de ne pas recevoir de mail de ta part le lendemain d'élections!

23 septembre, 2006 12:26  
Anonymous Anonyme said...

On attend ta réaction de ce lendemain de oui massif.
OU tu es trop dépité pour répondre peut-être.
Relève-toi, et et écris!

Raph

25 septembre, 2006 09:03  
Anonymous Anonyme said...

très beau texte, magnifique constatation en pleine réflexion humaine...

26 septembre, 2006 11:53  
Anonymous Anonyme said...

"L'homme se fera un jour..."

30 septembre, 2006 18:12  

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