En attendant d'avoir un peu de temps pour écrire sur les livres magnifiques que j'ai lus ces derniers jours, je me permets de mettre en ligne ces quelques mots de Patrick Deville, leur justesse me bouleverse à chaque fois que je les relis:
« Je serais bien incapable de dire, aujourd’hui, ce que c’est, au fond, qu’être un écrivain. Mais je sais qu’il ne suffit pas pour cela d’écrire des livres (une part infime des livres étant écrit par des écrivains). Je sais qu’entreraient dans cette définition l’exil et la solitude volontaires ou subis, et aussi la volonté de n’adhérer à rien, ni à aucun lieu au monde (« Seuls les huîtres et les imbéciles adhèrent » écrivait Valéry, qui, lui, était un écrivain). Je sais que les écrivains sont des émigrants en quête de contrées lointaines où ne pas assouvir leurs rêves. Que la tâche immense d’écrire est pour dire que nous ne sommes pas ce que nous devrions être, que nous ne sommes pas sur la terre où nous devrions être, que manque au ciel ce grand œil triangulaire au milieu des nuages. Que tous les écrivains sont des navigateurs ahuris dans la brume. Que l’exil volontaire ou subi préserve de la bêtise du régionalisme, comme de la folie du nationalisme. Que les plus grands auront su faire de cet exil une étrange beauté, comme on compose un bouquet en agençant joliment ses faiblesses et ses terreurs. »
Libellés : Littérature
2 Comments:
J'adhère !!
Oops.
Je veux dire, ça me parle.
Il écrit au plus près, au plus vrai:
reconnaissance.
Et tu sais, Nancy ne dit pas autre chose: Nord perdu, Pour un nationalisme de l'ambiguité etc.
J'adhère !!
Oops.
Je veux dire, ça me parle.
Il écrit au plus près, au plus vrai:
reconnaissance.
Et tu sais, Nancy ne dit pas autre chose: Nord perdu, Pour un nationalisme de l'ambiguité etc.
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