katchdabratch

S'engouffrer dans le sillon de mots indociles; y façonner des points d'appui, pour soi et quelques autres. Pétrir les silences qui sont une partie du terreau où s'ensemence ce qui nous dispose dans le jour. Les inviter à s'ébrouer. Apparaît alors parfois une ouverture, elle offre au souffle un fragment de miracle: ne plus craindre la douceur.

mardi, août 12, 2008


"Classique celui qui se désolidarise toujours plus de son époque - par anticipation."

Richard Millet, Notes sur le classicisme

1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Mnnn... Jolie formule mais j'ai l'impression que c'est de l'air en bouteille...
L'idée même, pour un créateur, de se solidariser ou désolidariser de son époque est dénuée de sens. Il peut cependant écrire CONTRE son époque (et Millet ne fait que ça) mais il vit, qu'il le veuille ou non, DANS son époque. Elle l'investit jusque dans ses moindres neurones. Il peut se projeter ailleurs, être nostalgique "d'avant, quand c'était mieux", mais il ne peut le faire qu'à partir de son lieu premier, même s'il l'abhorre. Définir ce qui sera "classique" par anticipation, parce qu'on rejette "ici et maintenant", c'est supposer qu'on fait de la littérature qui rejoindra le classicisme qu'on lamente, mais qui lui, est précisément sorti du monde qui l'a produit: pas en avant, pas en arrière.

Sur le malheur de l'artiste qui ne se sent pas de son temps, tu jetteras un oeil sur "Un homme remarquable" de Robertson Davies: que fait-on quand on est un peintre de génie qui peint comme... au XIVe siècle??
Benoit

15 août, 2008 13:56  

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