katchdabratch

S'engouffrer dans le sillon de mots indociles; y façonner des points d'appui, pour soi et quelques autres. Pétrir les silences qui sont une partie du terreau où s'ensemence ce qui nous dispose dans le jour. Les inviter à s'ébrouer. Apparaît alors parfois une ouverture, elle offre au souffle un fragment de miracle: ne plus craindre la douceur.

lundi, octobre 03, 2011

des arpenteurs de nuances








Dans le tricot qu'est chaque journée,



une maille à l'endroit, une maille à l'envers,



noter au vol les accrocs ou les fulgurances, cela permet de limiter les dégâts, disons simplement les pertes, d'une tête rimant malgré tout souvent avec passoire. L'incontinence de la mémoire, sa contenance douteuse, cela n'attend pas le grand âge. Pas toujours.



Une maille à l'envers, une maille à l'endroit.



Sans mon calepin en poche, je ne serais pas en mesure de vous relater combien – beaucoup – la cavalcade tranquille d'un peu d'eau en train de scintiller son amour pour le soleil, dans les rails du tram, m'enchante. Un gribouillis, déchiffrable par moi seul, qui sauve un petit moment de grâce.



Tu penses quoi du livre électronique ?!?



Je ne sais pas encore si je vais transmettre l'information à qui de droit, peut-être en partie parce que je ne suis pas bien certain de comprendre qu'est-ce qui répond encore à ce critère, mais je vous le confie à vous : je sais où est Khadafi. Il vend les fripes qu'il a réussi à sortir de Lybie à la foire de la voleuse ; c'est une carte postale qui me l'a dénoncé. Quand je l'ai signalé au type tenant la petite échoppe où je l'ai achetée, il a tellement ri que tous les livres, sur ses étagères, ont tremblé ; même une une dame qui est entrée pour demander ce qui se passait.



C'est agréable de croiser quelqu'un qui est bon public. Vous ?!? Franchement ?!? J'estime que les gazouillis pratiquement sans écho de mes déblogages me dispensent de répondre à cette question. A croire que ma plume parvient tout juste à vous faire bâiller, une fois à l'envers, une fois à l'endroit.



Tu penses quoi du livre électronique ?!?



Ça va bouger. Oh que oui. Ce sera captivant d'être là quand la contestation va prendre de l'ampleur. C'est ce que je me dis depuis un moment, du coup, j'étais impatient de voir à quoi allait ressembler la manifestation du 1er octobre. Les gros pleins de sous allaient trembler dans leurs palais. L'Avenue de la Liberté allait incarner son nom comme jamais.



Que nenni, c'était une débandade, tout juste un défilé d'anciens assourdi par deux hystériques de la CGTP. On aurait dit ces groupes de rap qui répètent 200 fois leur nom. On a compris, on sait qui vous êtes les gars, vous avez quelque chose de plus intéressant à nous raconter ?!?



Dans le Monde de vendredi dernier, Finkie – à savoir Finkielkraut, qui n'est pas franchement mon pote – dit que « [...] c'est trahir l'amour que d'exalter le sentiment que l'on éprouve. Aimer, ce n'est pas aimer l'amour, c'est aimer son destinataire. »



Eh, les syndicats, je n'ai pas besoin d'avoir votre sigle imprimé dans le crâne, c'est ce(ux) que vous défendez qui m'intéresse(nt). J'avais éprouvé un peu le même dépit la dernière fois que j'étais à Paris pendant un « soulèvement populaire ». La solidarité uniquement sous tutelle, très peu pour moi.



C'était tellement gentillet, ce cortège de mécontents, et le pouvoir en place est tellement conscient de l'absence de risques de dérapages, que la sécurité



vous êtes où messieurs mesdames les gardiens de la paix ?!? Y a des flics quelques part ?!? Comment ?!? Les deux là-bas qui se marrent ?!?



était à la hauteur du non-évènement. Il y a des endroits où les banquiers pourront encore dormir longtemps sur leurs deux oreilles, et ils le savent très bien. Seuls quelques couillons, j'en suis, sont convaincus qu'ils ont été bien assez sanctifiés, et que la fin de leur règne est proche.



Tu penses quoi du livre électronique ?!?



Absolument la même chose que de la Toile. Potentiellement : sidérant ; pratiquement - j'en prends les paris : affligeant.



Au salon, j'ai collé des mots de Daniel Mendelsohn : débusquer l’œuvre, la vraie, celle qui agrandi la conscience de soi. Est-ce que le livre électronique va permettre à plus de personnes d'avoir cette relation-ci aux textes et à leur vie ?!? Non.



Est-ce que cela peut aider à combattre ce que Foglia appelle la « bananisation » de la culture ?!? Dix fois non.



Est-ce que cela va changer mon rapport aux livres ?!? Oui, comme ils ne coûtent déjà pratiquement rien, chez les bouquinistes, on va bientôt me les donner ; du coup, j'en offrirai encore plus.



Dépités par cette manifestation « bon-enfant », nous sommes allés regarder la ville depuis l'autre côté. Dans le bateau, un type « habité », tout près de nous. Il fulminait, fulminait. Fulminait. Il avait sale mine. Il y a pas mal de spécimens comme lui, à Lisbonne. Une des mesures d'économie prises par le gouvernement, cette année, ne plus remettre l'allocation sociale – 200 euros ?!? peut-être 300 – à ceux n'ayant pas d'adresse. Dans des cas comme ça, on dit qu'on économise, ou qu'on atomise ?!?



La CGTP a la solution : produire plus.



Et mon postérieur, mesdames et messieurs, a-t-il des saveurs de gallinacé ?!?



A Cacilhas, nous avons marché en direction du Punto Final, longeant des dizaines et des dizaines et des dizaines et des dizaines de mètres de bâtisses en ruines, à flanc de colline. En haut de celle-ci, pas bien loin : le Christo Rei. Jésus, dans une reproduction dont la démesure sied peu au personnage, regarde s'effriter l'amour et la fraternité. Peut-être même qu'ils se frittent.



C'est moi le plus mal loti ! Non c'est moi !



La télévision portugaise fait de la pub, dans le métro, pour sa nouvelle production, une série dont « personne ne pourra deviner la fin ». Il y sera question, je cite : de luxures, d'envie, d'amour passion-haine, d'argent,...



Sur le site du Público, un des journaux « de référence », l'article le plus consulté est celui faisant état des abus sexuels d'un professeur.



Il y curiosité et curiosité. Non, il y a en nous tous un curieux et un charognard. A nous de décider lequel on nourrit.



A Cacilhas, il y avait le soleil qui s'en allait lentement. Il y avait la musaraigne et Maud, deux personnes que j'aime infiniment, deux êtres qui donnent une autre dimension à chaque parcelle de vie.



Tu penses quoi du livre électronique ?!? Je me demande s'il plane, ou au moins s'il flotte ; je vais le lancer en direction des mouettes, juste pour voir.



Dans le tricot qu'est chaque journée,



une maille à l'endroit, une maille à l'envers,



noter au vol les accrocs ou les fulgurances, les lire parfois à haute voix, et ainsi confectionner des écharpes, pour soi et quelques arpenteurs de nuances, à même d'agrandir la conscience de soi.



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1 Comments:

Blogger Raphu said...

Juste pour toi! Vive le iPad2!!! ahahah! Pour lire encore plus de livres électroniktamere!

Ca sonne bien hein katch! Ils l'ont pas encore sorti celle-là...enfin je suis pas fan de rap, donc peut etre que si.

Mais non je ne me suis pas acheté de iPad, je te rassure! Gros poutou mon tchoupo!!!

PS Beirut en portuguais, c'est d'la balle!

03 octobre, 2011 17:03  

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