katchdabratch

S'engouffrer dans le sillon de mots indociles; y façonner des points d'appui, pour soi et quelques autres. Pétrir les silences qui sont une partie du terreau où s'ensemence ce qui nous dispose dans le jour. Les inviter à s'ébrouer. Apparaît alors parfois une ouverture, elle offre au souffle un fragment de miracle: ne plus craindre la douceur.

jeudi, octobre 05, 2006

Lulu et grand-maman


« Au matin de ta vie sur la planète,
Ebloui par le dieu Soleil,
A l'infini, tu t'éveilles aux merveilles
De la Terre qui t'attend et t'appelle. »

Sur l’écran, les animaux se bousculent, ils vont tous voir l’enfant venu au monde. Le lion a eu un fils et tout le monde s’en réjouit. Le singe, vieux sage ami du papa, est chargé de présenter le petit au reste du royaume, qui s’incline alors au moment de découvrir cette petite frimousse.

« Simba » murmure Lucie.

« Tu auras tant de choses à voir
Pour franchir la frontière du savoir,
Recueillir l'héritage
Qui vient du fond des âges,
Dans l'harmonie d'une chaîne d'amour ! »

Les dessins, devant nos yeux, continuent de s’animer. Le chant nous berce. Lulu, un petit bol d’air pur, tente, émerveillée, d’habiller les personnages avec les noms qu’elle connaît et qu’elle répète maladroitement, inventant des mots brillants de malice. A côté de cette flamme vive, de cette source de bonheur magique, un corps, caché derrière un tablier, porte le poids des deux générations, presque trois, qui les séparent.

« C'est l'histoire de la vie,
Le cycle éternel
Qu'un enfant béni
Rend immortel. »

Grand-maman est debout à l’entrée du salon, elle appuie son épaule contre le cadre de la porte, s’imprègne de ce moment à la saveur si particulière. Une ébauche de larme se laisse deviner. Elle s’assied alors doucement, profitant autant que possible de cet instant privilégié.

« La ronde infinie
De ce cycle éternel,
C'est l'histoire,
L'Histoire de la Vie ! »


Septante années ont passé entre leurs venues au monde. Les livres d’histoire n’évoquent qu’une infime partie de ce qui a eu lieu, drames et bonheurs, pendant ce temps. « Tout juste la durée d’une minuscule averse au mois d’août » pourrait dire grand-maman.

Mais peu importe les jours et les années entre ces deux roses rouges. Elles sont, l’une pour l’autre, le plus beau cadeau qui soit. Lulu ne s’en rend pas encore compte, mais elle saura, un jour, à quel point les heures passées avec sa grand-maman, des heures à apprendre comment regarder un arbre ou un oiseau, des heures à découvrir les mots qui décrivent ce monde immense qui l’entoure, étaient précieuses. Grand-maman s’en rend compte, alors elle donne tout l’Amour qui brûle encore en elle, elle peint une dernière fois, avec les plus belles couleurs de sa boîte, la toile où elle n’a jamais cessé de se promener.

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9 Comments:

Blogger Petchal said...

Si differentes, mais si proches.
Katch, fais-nous profiter de leurs conversations, le Roi Lion j'ai en cassette!
Je pense que Mme Gudit merite un blog a elle seule!!!

05 octobre, 2006 09:01  
Anonymous Anonyme said...

le premier film que j'ai vu au ciné en suisse, c'était le roi lion: une belle histoire.
depuis quelques années je n'ai plus de grands parents et à la lectcure de ton post je me sens nostalgique, mais ce n'est pas négatif, c'est juste que je me replonge dans le passé au coin du feu avec ma grand-mère pendant qu'elle nous racontait des histoires de loup, etc

05 octobre, 2006 12:38  
Anonymous Anonyme said...

Il y a des lecteurs plus exigents que d'autres...
Ils attendent du tortueux, du complexe, du vrai...

Pour le joli, on lira Baricco, par exemple;
toi,
on t'attend ailleurs, non ?

05 octobre, 2006 21:14  
Anonymous Anonyme said...

Il ne me serait pas venu à l'idée, en lisant Océan Mer ou Châteaux de la colère ou City ou encore moins Next, que Baricco faisait du "joli"...

05 octobre, 2006 23:39  
Anonymous Anonyme said...

On dirait une conversation de Fabrice au Zelig ce blog...
J'ai un ami, Fares, il emballe des jeunes naïades avec des tchat comme ça...
Et j'en avais un autre... il les fuyait...
Les gens changent, enfin... j'crois

06 octobre, 2006 22:21  
Anonymous Anonyme said...

Connais pas Fabrice, ni le Zelig.
Ça vous arrive de signer vos propos ? D'autant que franchement, si c'est pour être méprisant, le moins qu'on puisse attendre, c'est un peu de courage. Je sais que l'anonymat est ne option, mais je ne comprends pas l'intérêt: n'importe qui dit n'importe quoi. Et en effet, c'est n'importe quoi.

07 octobre, 2006 03:50  
Blogger katch said...

Magnifique, un peu de sport sur mon blog, c'est merveilleux!!!

Tchater les naïades, je ne comprends pas exactement le concept, faudra m'expliquer, ça a l'air intéressant si cela consiste à écrire du joli comme Baricco et ensuite à ne pas changer, je signe tout de suite!

Et l'autre là-dedans, il fuyait quoi exactement, les conversations au Zelig, le bien nommé Fares ou bien ton incroyable pertinence?!?

C'est définitivement trop compliqué pour moi...

07 octobre, 2006 09:28  
Anonymous Anonyme said...

J'aime j'aime j't’aime!

Deux jours de suite sur le Blog de Katch ça se fête...
Soyons honnêtes, c'est évidemment pas pour sa belle prose mais bien par narcissisme, afin de constater l'émoi qui n'a su se faire attendre provoqué par mes propos, que je suis revenu... J'aime

Le courage, un grand principe... J'aime! C'est trop facile d'être anonyme, la moindre des choses est d'être responsable face à ses propos,... Surtout sur l'Internet... Sinon, à quoi ça servirait?

J’t’aime mon Bratch !

07 octobre, 2006 10:04  
Anonymous Anonyme said...

Moi je dis jsute que c'est peut être la première fois que je t'entends dire (façon d'écrire) des trucs sympa sur ta grand mère...comme quoi tout le monde change ;-)

Moi je dis jsute : Big Up Grossmutti !!!

11 octobre, 2006 22:08  

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