Maelström cérébral
Théorème à démontrer : Je suis incapable de rédiger quelque chose de cohérent qui excède deux paragraphes.
Une de mes grandes difficultés, en effet, lorsqu’il s’agit d’élaborer quelque chose de concret, réside dans la nécessité de structurer les différents éléments qui vont former le tout.
Il suffit de demander à Gabriel, avec qui j’ai travaillé sur plusieurs séminaires d’histoire, ou à Benoît, qui est un des seuls à recevoir mes mails qui partent dans toutes les directions en finissant par ce mordre la queue, ce qu’ils en pensent.
Au lieu de faire mon possible pour changer cet état de fait, j’ai l’excellente idée de lire toujours une dizaine de livres en même temps (un aux toilettes, cinq dans mon sac, trois sur ma table de nuit,…), je vous laisse donc imaginer le maelström qui brouillarde (ça, par exemple, même si ça n’a rien à voir, c’est typiquement le genre d’usage brelien de notre vocabulaire que j’ai envie de voir rayonner dans mon écriture) dans ma tête lorsque je réfléchis à tout ce que mon petit cerveau a dû ingurgiter (je ne m’attarderai pas sur mes rêves, parce que là vous risquez de me demander ce que je « croque »).
Ces derniers temps, plusieurs éléments confus se pressaient au portillon, surtout deux notions qui revenaient avec insistance, celles du Temps et celle de Beauté (qu’un philosophe récent regrette, le Bien aurait pris le dessus, ce brave homme a sans doute apprécié d’apprendre que le record mondial pour le prix d’une œuvre d’art avait été battu : 140 millions de dollars, je tire mon chapeau bien bas, et je me relève très vite pour le faire ingurgiter au champion du monde en question).
Lorsque l’on pense au temps qui passe, il est forcément question de la mort, j’appréciais donc, il y a peu, d’accompagner ma maman au cimetière pour fleurir mon grand-père, je me disais que le lieu serait propice pour laisser nuager mes pensées.
Nous arrivons, nous nous parquons bien sagement le long de la route, je soulève le bac à fleurs qui pesaient deux tonnes (je commençais à me douter qu’il y avait une arnaque), je me dirige vers le portail, le franchis et là, surprise, la partie centrale du lieu semblait avoir été la cible de diablotins épris d’un furieux besoin d’exhumation à tout va.
Ma maman a alors pris le temps de m’expliquer que les endroits où sont situées les tombes sont généralement payés pour vingt ans, et qu’ensuite les communes sont libres de les déblayer.
Alors voilà, tout ça pour vous dire que, dans le cimetière de Champagne, le temps et la Beauté ne font rien à l’affaire, quand on est con on est con.
CQFD
Libellés : Littérature
3 Comments:
"Il y a de l’utopie
Dans le brin d’herbe
Et sans cela
Il ne pousserait pas.
Il y a de l’utopie
Dans l’azur
Et même
Dans un ciel gris.
Toi, sans utopie
Tu n’écrirais pas
Puisqu’en écrivant,
Ce que tu cherches
C’est mieux connaître
Où te mène ton utopie."
Guillevic, "Art Poétique".
On ne saurait mieux dire, comme disait l'autre...
merci
Mais tu n'as pas du tout demontré ton théorème!!! Tu as commencé ta synphonie avec la tonique, puis tu as fait une cadence evité, après tu etais au rélatif mineure, modulation par cromatisme, sousdominante- dominante-tonique! Coerente a tutti gli effetti!
Je suis jalouse...
gabi
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