katchdabratch

S'engouffrer dans le sillon de mots indociles; y façonner des points d'appui, pour soi et quelques autres. Pétrir les silences qui sont une partie du terreau où s'ensemence ce qui nous dispose dans le jour. Les inviter à s'ébrouer. Apparaît alors parfois une ouverture, elle offre au souffle un fragment de miracle: ne plus craindre la douceur.

samedi, avril 14, 2007



Le chemin et le ruisseau se confondent, mes pieds, partis à la recherche de leurs souvenirs, se joignent en douceur à ce baiser, lèvres d’eau et de terre avec lesquelles mes chaussures commencent distraitement à jouer. Les heures perdues ne le sont plus. Mon enfance, les jours passés à sillonner cette forêt, à en apprendre par cœur les moindre recoins, tout ceci, et tellement plus, se tient à nouveau à disposition dans mon petit baluchon accroché entre ventre et paupières.

Je dépose ma main sur ma poitrine, mes yeux se font nuit, les images sortent alors de leur cachette, accompagnées d’innombrables pépiements, d’odeurs improbables.

Longeant ces éboulis somptueux après avoir lentement parcouru le village, me vient à l’esprit ma tentative d’expliquer à un ami en visite comment fonctionne ce pays. J’avais bafouillé quelques mots, des détails grappillés chez le citoyen qui sommeille en moi, puis, vite, m’étais tu. Que dire de plus ?

Je sais comment marcher dans un pays, je n’ai de cesse de le faire, partout, mais comment marche un pays, voilà qui m’échappe.

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3 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Superbe cette intervention !

C'est toujours un grand plaisir d'affronter le jour avec tes poétiqes pensées et tes belles photos !

Merci.

14 avril, 2007 10:45  
Anonymous Anonyme said...

Oui, marcher le pays.
Mais, expliquer le pays donne parfois envie de marcher pour en sortir !
Surtout ces derniers temps, en tout cas par ici en Amérique francophone...

14 avril, 2007 16:12  
Anonymous Anonyme said...

J’aime la citation de Quinard
J’aime les rêves et les promenades
J’aime ces moments où les temps se mélangent

Les sens éveillés au présent
Rappelant instantanément
Tant de souvenirs riants

C’est dans ce balluchon léger
Que nous saurons toujours puiser
Pour le prochain pas oser

J’aime les interrogations essentielles qui dans ces moments hors du temps ont soudain la place d’exister
J’aime les réponses partielles qui en nous sommeillent
J’aime savoir qu’il y aura toujours des choses qui vont m’échapper et d’autres qui vont s’éclairer

J’aime lire, écrire, discuter,
Le tout sans garantie ;-)
Laisser les mots filer leur trame,
Les fils tisser leur toile

17 avril, 2007 16:20  

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