katchdabratch

S'engouffrer dans le sillon de mots indociles; y façonner des points d'appui, pour soi et quelques autres. Pétrir les silences qui sont une partie du terreau où s'ensemence ce qui nous dispose dans le jour. Les inviter à s'ébrouer. Apparaît alors parfois une ouverture, elle offre au souffle un fragment de miracle: ne plus craindre la douceur.

mardi, avril 22, 2008

Fais de beaux rêves








Un petit losange de terre que j'arrose régulièrement sans savoir si cela fleurira un jour:

Allons sur un toboggan, par exemple, rappelons-nous plutôt ça. Moi je fais comme ça, je repense à la joie quand mon papa me descendait de ses épaules pour me déposer près de cette pente en plastique qui était la promesse de sensations folles. C’est ce moment là que je tente de revivre chaque jour, l’instant où j’étais sur le point de m’élancer à la conquête de ces quelques mètres de bonheur qui me faisaient tellement vibrer.


Une petite peur, d’abord. Fermer les yeux. Respirer un grand coup. Ne faire plus qu’un avec le mélange de rires et de cris d’insouciance qui m’enivrait. Puis s’élancer. Et hurler. Et rire. Et hurler de rire pour me moquer de ce doute qui avait cru un moment prendre le dessus. Les premières fois, c’était de savoir que des bras bienveillants m’attendaient en bas qui me donnait l’impulsion. Puis, très vite, il fallait que mes parents aillent s’asseoir sur le banc, ou ailleurs, mais qu’ils me laissent seule, seule avec mes copains et copines, seule avec toutes les histoires que je brûlais de me raconter et de vivre, que je brûlais de raconter pour les vivre.


Je crois que c’est juste ça, que vous devriez essayer de faire, écouter votre cœur d’il n’y a pas très longtemps, celui qui palpitait dans tout votre corps quand vous étiez à la place de jeu, celui qui, lorsque vous repartiez en direction de la maison, refusait de vous suivre, restait à chanter sur une balançoire.

Le seul moment où il acceptait de revenir vous trouver, c’était plus tard, beaucoup plus tard, lorsque vous étiez dans votre lit et qu’une des personnes que vous aimiez le plus au monde vous murmurait une de ces formules indépassables, une phrase qui marche sur l’eau avec « Merci » et « Je t’aime ».

« Fais de beaux rêves. ».

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1 Comments:

Blogger Unknown said...

Merci de partager ces mots...
Vive la pour la douceur des moments souvenir et des phrases qui marchent sur l'eau...
Que du boheur...
Et là me viennent plein d'images...
...sur l'eau...en chemin sur les flancs d'une montagne...un rayon de soleil...la cueillette et l'élaboration des bouquets pour le 1e mai...
..et les moments magiques, fragiles et uniques où prendre le temps d'être et de vivre... avec l'autre, avec les autres, avec la beauté d'un paysage ou avec soi... sont les essentiels tic tac qui vibrent sereinement avec la pendule d'argent qui ronrone au salon...;-)

24 avril, 2008 08:11  

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