De la jouissance, encore et toujours
"Si dire c'est posséder, maîtriser, contenir le réel "dans les justes bornes de la vérité", alors rien jamais ne pourra être dit de la jouissance. Mais si dire c'est interpeller le réel, l'approcher, l'ouvrir, le féconder d'attentive présence jusqu'à la fulgurance de l'affirmation, le déploiement de la puissance, alors il y a à dire de la jouissance, et c'est seulement de la jouissance qu'il y a à dire."
Annie Leclerc, "Epousailles"
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2 Comments:
Ça ne peut pas plaire au Milan un truc pareil. La jouissance? Pfffff....
J'ai retrouvé le passage dans Le livre du rire et de l'oubli dans lequel il s'en prend à elle. Pour qu'un écrivain en attaque un autre avec une telle violence, dans un roman en plus, il fallait qu'elle touche vraiment à quelque chose de central. M'étonne pas que l'intelligentsia ait fait le silence autour de son œuvre. On ne se met pas à dos Beauvoir et Kundera sans conséquences....
C'est drôle, parce que j'ai lu à Béatrice, aujourd'hui à midi, le chapitre que Nancy Huston a consacré à Kundera dans "Professeur de désespoir". Elle y mentionne cette attaque contre Leclerc, et je comptais justement t'écrire pour te demander si tu t'en souvenais...
J'ai de plus constaté, en lisant à voix haute, comme vous me l'avez plusieurs fois répété avec Firyel, à quel point l'écriture de Huston est "musicale".
Même les remarques de déesse Suzy m'énervaient beaucoup moins, lues comme ceci.
Je la trouvais plutôt attachante, même si je ne partage toujours pas toute sa lecture de l'oeuvre de Kundera. Elle tombe en partie dans ce qu'elle reproche à ces "néantistes", une généralisation qui manque de nuances.
Mais je suis d'accord avec elle, je trouve fascinant de constater combien une pointures comme Kundera est, à mon sens, vite "épuisée" et épuisante, tant cela manque de "vitalité".
L'absurde ne mène pas forcément au désespoir et à la désespérance, une fois de plus, merci Romain.
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