un surcroît de jour
Parfois, des phrases s’accrochent à moi, durablement. Il y a un peu plus de deux ans, peu avant que je commence à (me) dessiner sur ce blog, des mots de Joë Bousquet, que je ne connaissais pas et qui a depuis lors rejoint mon nid d’auteurs aimés, ne voulaient pas me lâcher :
« Comme une ruine magnifique que l’esprit rebâtit à la lumière du jour et ne peut s’empêcher de relier à toute la campagne qui l’environne. »
Je les trouve toujours aussi éclatants.
Depuis quelque temps, c’est un air de Philippe Jaccottet qui rôde dans ms regards :
« Je crois qu’il n’y aura pas d’autre remède que, tous liens arrachés, quelque chose de pareil à un surcroît de jour. »
J’ai eu l’impression de les voir se matérialiser, hier soir, ces airs familiers, en regardant « Nomad’s land » de Gaël Metroz.
Nonante minutes pour montrer combien il est important d’avoir des admirations, et à quel point il est salutaire de s’en éloigner.
Remonte alors à la surface cette exhortation de Gide au début des « Nourritures terrestres » :
« Que mon livre t'enseigne à t'intéresser plus à toi qu'à lui-même, puis à tout le reste plus qu'à toi. »
Continuer d’élargir son horizon en s’habillant des autres, parfois, mais en s’autorisant, souvent, son plus simple appareil.
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Le titre du film m'en évoque un autre :
No Man's Land de Danis Tanovic,
qui est une de ces perles cinématographiques qui me scotchent, du drame comique à l'état brut, sur fond de sale guerre.
Et, ma mémoire a retrouvé ses esprits :
le film des Coen, qui contrairement à son nom n'est pas barbant, c'était :
The Barber : l'homme qui n'était pas là.
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