katchdabratch

S'engouffrer dans le sillon de mots indociles; y façonner des points d'appui, pour soi et quelques autres. Pétrir les silences qui sont une partie du terreau où s'ensemence ce qui nous dispose dans le jour. Les inviter à s'ébrouer. Apparaît alors parfois une ouverture, elle offre au souffle un fragment de miracle: ne plus craindre la douceur.

mardi, septembre 16, 2008

un surcroît de jour


Parfois, des phrases s’accrochent à moi, durablement. Il y a un peu plus de deux ans, peu avant que je commence à (me) dessiner sur ce blog, des mots de Joë Bousquet, que je ne connaissais pas et qui a depuis lors rejoint mon nid d’auteurs aimés, ne voulaient pas me lâcher :

« Comme une ruine magnifique que l’esprit rebâtit à la lumière du jour et ne peut s’empêcher de relier à toute la campagne qui l’environne. »

Je les trouve toujours aussi éclatants.

Depuis quelque temps, c’est un air de Philippe Jaccottet qui rôde dans ms regards :

« Je crois qu’il n’y aura pas d’autre remède que, tous liens arrachés, quelque chose de pareil à un surcroît de jour. »

J’ai eu l’impression de les voir se matérialiser, hier soir, ces airs familiers, en regardant « Nomad’s land » de Gaël Metroz.

Nonante minutes pour montrer combien il est important d’avoir des admirations, et à quel point il est salutaire de s’en éloigner.

Remonte alors à la surface cette exhortation de Gide au début des « Nourritures terrestres » :

« Que mon livre t'enseigne à t'intéresser plus à toi qu'à lui-même, puis à tout le reste plus qu'à toi. »

Continuer d’élargir son horizon en s’habillant des autres, parfois, mais en s’autorisant, souvent, son plus simple appareil.

1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Le titre du film m'en évoque un autre :
No Man's Land de Danis Tanovic,
qui est une de ces perles cinématographiques qui me scotchent, du drame comique à l'état brut, sur fond de sale guerre.

Et, ma mémoire a retrouvé ses esprits :
le film des Coen, qui contrairement à son nom n'est pas barbant, c'était :
The Barber : l'homme qui n'était pas là.

24 septembre, 2008 21:00  

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