katchdabratch

S'engouffrer dans le sillon de mots indociles; y façonner des points d'appui, pour soi et quelques autres. Pétrir les silences qui sont une partie du terreau où s'ensemence ce qui nous dispose dans le jour. Les inviter à s'ébrouer. Apparaît alors parfois une ouverture, elle offre au souffle un fragment de miracle: ne plus craindre la douceur.

mardi, septembre 01, 2009

défier la gravité









Caressé par le crépuscule, le paysage s’étire, bâille, il va être l’heure d’aller se coucher ; les arbres, dans ce coin des Landes, le sont en fait en permanence depuis que des vents violents l’ont décidé, il y a quelques années. Ils donnent l’impression de défier la gravité, de s’être figés dans leur élan pour embrasser le sol.

C’est souvent une excellente idée de défier la gravité, surtout en cette période où pour de troubles raisons d’aucuns tentent d’essaimer une peur malsaine, à grand renfort de « Grippe A » claironnée comme un refrain entachant le quotidien.

Je crois que je ne cesserai jamais de m’étonner devant ce qu’est devenue notre trouble relation au monde et à l’information ; une saynète est venue illustrer ceci à merveille, il y a deux jours. Nous discutions au soleil, avec Maud et Peyo, lorsque ce dernier a consulté un SMS qu’il venait de recevoir.

« Ah, il y a eu une nouvelle tuerie aux Etats-Unis ; et le PSG a gagné 3 à 0. On parlait de quoi déjà ?!? »

Le jour d’avant, nous étions allé donner un coup de main à Maud pour les rangements de la "colo" où elle a travaillé pendant deux semaines ; il y avait notamment des livres et des BD à réparer, je suis allé retrouver Armand qui, équipé de scotch, avait commencé à faire son possible.

« Nous voici en train de faire un travail d’orfèvre », lui ai-je laissé entendre, tout sourire de m’improviser restaurateur.

« Ouais, c’est re-lou », ai-je obtenu comme réponse.

J’ai hésité à lui demander ce qu’il pensait du fait qu’il y ait à nouveau une statue de Staline, dans le métro de Moscou, mais j’ai renoncé ; je suis souvent re-lou, en fait.

Heureusement que la Grippe A me fait de l’ombre ; attention, derrière vous, quelqu’un tousse !

J’ai dû lire et entendre le terme « pandémie » plusieurs fois, on prévoit le pire parce qu’il s’agit d’organiser « la continuité de la vie économique », parlait-on alors de la Connerie ?!?

Caressé par le crépuscule, le paysage s’étire, bâille, il va être l’heure d’aller se coucher ; les arbres, dans ce coin des Landes, le sont en fait en permanence depuis que des vents violents l’ont décidé, il y a quelques années. Ils donnent l’impression de défier la gravité, de s’être figés dans leur élan pour embrasser le sol.

Pablo et moi étions dans la voiture ; à la radio, il était question de Claude Nougaro, son épouse et Maurane lui rendaient hommage ; ils ont passé « L’île Hélène », embuant mon regard. Je pensais à plusieurs page de « La plus que vive » de Bobin, notamment celles où son amie lui explique qu’elle a mis un tableau qu’elle aime près du sol pour que les enfants le voient en passant ; parce qu’on apprend beaucoup de la beauté, qu’il est judicieux de la mettre, ainsi que son savoir, à disposition.

Donner envie plutôt que contraindre, ou comme le formule Bobinot : « L’intelligence, c’est l’amour avec la liberté ».

Abd al Malik toujours dans mes oreilles, « la suspicion, c’est quand un homme a peur et que l’autre, en face, ne le rassure pas ».

Entre ces deux vérités, la Connerie balance.

Je pars vendanger, demain, ensuite je rebondirai directement dans des vergers remplis de pommiers, histoire d’aller faire quelques passements de jambes entre échelles et cageots.

Pas d’Internet dans les environs, donc je ne vais pas vous faire signe pendant un moment ; je reviendrai avec, je l’espère, des photos à même de vous réjouir ; ainsi que quelques paragraphes qui auront survécu aux coupes automnales.

Toujours bien tendrement vôtre.

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3 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Je suis heureuse d'entendre que tu commences à apprécier Nougaro, je te l'avais fait écouter à l'époque, mais cela ne t'avait pas plû, mais comme tu le dis si souvent, tout change avec le temps...Je reviendrai sur ton précédent texte, dans lequel tu parles de ma facination pour Jojo. Elle est toujours aussi vive, car je pense que c'est une vraie légende, et qu'il a très bien vieilli!!Comme tout le monde, il a eu des hauts et des bas, mais je me reconnais dans beaucoup de ses chansons telles Noir c'est noir, Sang pour sang ou Vivre pour le meilleur. Ton aversion pour lui n'est pas nouvelle, car déja alors que tu n'étais qu'un tendre secret pour moi, tu manifestais tes talents de footballeur lorsque je l'écoutais. C'est à cette période sans doute que tu as commencé à apprècier la musique classique qui avait le don de te calmer, de même que Dassin, Aznavour, Brassens ou Barbara et n'oublions pas Reggiani...Aujourd'hui, je prends plaisir à écouter ta musique tout en me régalant de tes textes, même pas besoin de fermer les yeux pour me réchauffer de ton sourire et de ta voix, et réaliser que tu ressembles de plus en plus à Georgy... Entibeêbe, Habibi. Clé

01 septembre, 2009 13:41  
Anonymous IsaBercée said...

:-)

04 septembre, 2009 15:27  
Blogger Jérémie Lopez said...

Sympa ces quelques photos. J'aime !
Bonne continuation.

12 septembre, 2009 15:25  

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