katchdabratch

S'engouffrer dans le sillon de mots indociles; y façonner des points d'appui, pour soi et quelques autres. Pétrir les silences qui sont une partie du terreau où s'ensemence ce qui nous dispose dans le jour. Les inviter à s'ébrouer. Apparaît alors parfois une ouverture, elle offre au souffle un fragment de miracle: ne plus craindre la douceur.

mardi, novembre 13, 2007

A (s') offrir sans plus tarder

Mardi dernier, chez Fahrenheit, j’ai déposé quelques petits mots doux sur des livres exposés que j’aime : Cette histoire-là de Baricco, L’Orient désert de Richard Millet, L’île aux sarcasmes de Pierre Drachline, Le rapport de Brodeck de Philippe Claudel et le Découvertes Gallimard sur Gary par Jean-François Hangouët.

Il y avait aussi :

Extrêmement fort et incroyablement près de Jonathan Safran Foer.

Sur le petit morceau de papier orange que j’ai « tromboné » dessus, j’ai noté que c’est un livre qui donne l’impression de VIVRE, vraiment.

Après avoir écrit cela, je n’étais pas très content de moi, je trouvais que c’était, je ne savais pas trop, peut-être un peu niais, ce qui ne rendait pas hommage à la puissance dévastatrice de ce roman.

Ce jeune auteur a une chère et tendre qui partage sa vie : Nicole Krauss.

Dédicaces des deux livres :

« A Nicole, mon idée du beau »

« A Jonathan, ma vie »

Salzbourg est une belle ville, certainement, même si je la trouve surtout étrange, pour différentes raisons.

J’étais en bonne compagnie littéraire : In memoriam de Linda Lê, Le dernier frère de Natacha Appanah, Train de nuit avec suspects de Yoko Tawada, Die Stille ist ein Geaüsch de Juli Zeh (qui me prend du temps… Mais n’hésite pas, Benoît, lis La fille sans qualités, c’est très troublant et pleinement en phase avec nos échanges du moment) et des articles de Simone Weil.

Pour le retour, je pense que je vais enfin me laisser porter par le courant du Danube de Claudio Magris.

Mais, ce qui va me rester comme principal moment fort de ce séjour autrichien, c’est mon immersion dans L’histoire de l’amour.

Une tornade.

Je crois que c’est cela, pour moi, vivre, réussir à mettre sur papier, ou en musique, ou en paroles, ou dans un regard, parvenir à offrir une histoire qui provoque, ne serait-ce que dans le ventre d’une seule personne, ce qui a balayé le mien pendant les quelque heures où j’étais fou amoureux de Nicole Krauss.

Alors je persiste, signe, mets L’histoire de l’amour juste à côté de son jumeau, Extrêmement fort et incroyablement près, parce que c’est le même livre, en fait, alors je trouve chouette qu’ils puissent se faire des bisous papillons, je les accole et je l’ose à nouveau :

CE SONT DE LIVRES QUI FONT SE SENTIR VIVANT, VRAIMENT.

Libellés :

3 Comments:

Blogger katch said...

Par deux fois, dans deux cafés différents, des personnes sont venues me demander ce que je lisais parce que me regarder "vivre", ben ouais, le livre, leur faisait très envie.

13 novembre, 2007 09:26  
Anonymous Anonyme said...

"La littérature est la preuve que la vie ne suffit pas." F. Pessoa

Au plaisir d'échanger au hasard de la Fri-cité, bon séjour à toi !

13 novembre, 2007 20:39  
Anonymous Anonyme said...

Peut-être la vie suffit... mais ce qui est difficile c'est de la vivre vraiment, d'exister...

Et alors les mots sont des bouées...ou...

La littérature comme un lac, besoin d'y plonger quand la vie ne suffit pas.... mais pas pour habiter avec les poissons, les baleines et les coquillages (quoi que, perso, parfois ça me tente bien ;-) )...

La littérature comme un lac calme et vivifiant où les soucis peuvent être déposés et l'énergie retrouvée en nageant...

Et ensuite, rejoindre le bord, retrouver la plage, transition vers la ville, la vie...

Tendrement

14 novembre, 2007 13:02  

Enregistrer un commentaire

<< Home