katchdabratch

S'engouffrer dans le sillon de mots indociles; y façonner des points d'appui, pour soi et quelques autres. Pétrir les silences qui sont une partie du terreau où s'ensemence ce qui nous dispose dans le jour. Les inviter à s'ébrouer. Apparaît alors parfois une ouverture, elle offre au souffle un fragment de miracle: ne plus craindre la douceur.

mardi, octobre 23, 2007

Divine Helvétie


Hier matin, alors que je parcourais le journal qui décortiquait les résultats peu surprenants de ce dimanche électoral, je regardais surtout les photos, les visages dépités des socialistes ou la joie manifeste de l’UDC et des Verts, je découvrais des personnes, des bons Suisses qui avaient voté, agitant des drapeaux ou des fleurs comme s’il s’agissait d’un match, de foot ou autre, peu importe, un de ces trucs où on oublie et enterre sa pesante solitude.

J’ai beaucoup secoué la tête, me demandant ce qui pouvait bien me rapprocher de cette liesse ou de cette tristesse populaire, de cette course au pouvoir qui a vu le « parti papier toilette » tout essuyer sur son passage.

Effaçons ces « traces de freinage » occasionnées par les réfugiés politiques que les slips helvétiques ont trop longtemps laissé prendre forme à cause d’une naïve politique d’asile.

On veut de nouveau de l’Ovomaltine dans nos culottes !!!

Eh oui c’est ici, dans « mon » pays, vous savez celui qui, dans son hymne national contient ces mots merveilleux « les beautés de la patrie parlent à l’âme attendrie », tout à fait, c’est dans le texte, « âme attendrie », et le reste est un bouleversant appel à Dieu, l’être suprême qui, attendri, veut probablement que tous les vilains méchants décampent au plus vite.

Dans l’après-midi, j’ai envoyé un petit texte à Benoît et Céline, quelques paragraphes sur Jésus, personnage qui apparaît souvent dans les textes de Gary, dans mon message, je leur mentionnais des propos d’Ivan Illich sur la réponse que donne Jésus à un homme de loi qui lui demande comment définir « son prochain ».

Ce dernier utilise alors la parabole du Samaritain (dans laquelle les officiels religieux en prennent pour leur grade puisqu’ils changent de côté de la route lorsqu’ils aperçoivent une personne agonisante, alors que celui qui passe à leur suite va relever et soigner le type qui s’est fait détroussé), pour illustrer le fait que :

« Mon prochain est qui je veux, et non qui je dois vouloir. Rien ne peut catégoriser qui devrait être mon prochain »

Ceci peut paraître évident, pourtant cet élan, cette disposition à l’espoir, la fraternité, la foi et la charité, ayant été institutionnalisés, on est rentré dans une sorte de totalitarisme du cœur et de l’esprit qui est en complète contradiction avec le message initial.

Ce qui est bien, c’est que maintenant, grâce à Christophe Blocher et ses petits caporaux, on a plus besoin se demander qui on a l’obligation d’aimer ou de protéger, ce qui commençait à devenir larmoyant, mais la question devient qui est-ce que l’on doit détester et chasser de notre nation de citoyens élus, c’est tout de même plus stimulant.

« Une bonne guerre il leur faudrait à ces jeunes !!! »

Voilà qui facilite les choses et qui a le mérite d’adapter à notre jolie confédération cette célèbre, alors que lamentable, phrase de JFK :

« Ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous. Demandez ce que vous pouvez faire pour votre pays. »

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