La Provence, région qui m’était déjà chère, m’est désormais également chair, puisqu’elle m’a permis de mettre une enveloppe corporelle sur Benoît, correspondant/confident électronique depuis trois ans grâce à Gary, clown lyrique dont les jeux de mots et les maux du « Je » nous rassemblent.
Cette expérience, passage du virtuel au réel, constituait pour moi une grande première qui m’a permis, dans ce cas bien précis, de constater à quel point une personne peut s’esquisser dans les arabesques de son écriture, dans cet acte que je chéris tant et dont l’élégance ressemble parfois, lorsque l’intimité vient s’y lier (voilà pourquoi je déteste la plate autofiction) au dépliement de son coeur.
Benoît EST tel que je le lis et le vis depuis que nos messages se sont débarrassés des fioritures polies du début. Dans sa manière d’observer l’agitation ou le calme alentour, dans ses moments où il se laisse rattraper (malgré sa hantise de cette « déformation » environnementale) par le « franglais », dans ses rires comme dans ses indignations. Tout ceci, je l’avais senti dans sa manière spécifique et débordante d’apprivoiser le clavier.
Benoît, maintenant que tu as entendu mes tentatives de chant avec ma voix imperméable à la notion de tonalité, je me permettrai, sur un air de mister Cohen, un heureux : « You’re my man ».
Tout juste revenu d’Aix, je passais en vitesse dans mon nouvel appartement, qui ressemble pour le moment plutôt à un no man’s land, espérant qu’il me reste des habits pas trop défraîchis pour repartir quelques jours en Toscane.
Week-end prolongé qui m’a permis de constater que ma manière de cuisiner se prête très bien aux relations humaines. Lorsque les ingrédients sont bons, pas besoin de recette ou de « mesurette », imagination et improvisation suffisent pour mijoter une potion magique « de derrière les fagots ».
Voici qui est de bon augure puisque dans deux jours je vais à nouveau flirter avec les chemins de fer, direction Paris pour, notamment, une soirée Romain Gary qui va rassembler beaucoup de passionnés d’horizons différents.
Je vous laisse avec quelques lignes d’un ouvrage vertigineux, « L’Orient désert » de Richard Millet.
« […] quelque chose qui ne me sera donné que dans l’écriture (dans ce geste que je voudrais simultané au voyage, mais qui suppose un décalage dont on ne se console pas : écrire est une abstraction temporelle, une mise à l’écart de soi, notre incertaine réalité, notre misère). »
1 Comments:
Représente Da Bratch, l homme qu on ne voit jamais...
big up big up!!!
Enregistrer un commentaire
<< Home