Brouillard et communication
Le quotidien danse parfois sur une regrettable valse d’incompréhensions, air entêtant et entraînant qui brise les murailles fissurées du royaume de la parole.
L’on se sent souvent le fou d’un roi absent, parti loin, longtemps et qui, lorsqu’il reviendra, ne se souviendra même pas de son propre nom.
Peut-être se rappellera-t-il tout juste qu’il est en droit de vous couper la tête.
Tout n’est toujours qu’une question de mots, de leur définition, de leur assimilation, de leur réception.
Là au milieu, beaucoup de chevaliers, épris de princesses fantômes, s’adonnant à des joutes perdues d’avance.
La Cour de la Communication, avec ou sans lettres de noblesse, se rit de guerres et révolutions puisque ce n’est toujours que l’absence de l’Homme qui se noie dans les désirs de grandeur.
Libellés : Pensées vagabondes
1 Comments:
J'aime tes mots sur la communication...
La beauté et le risque... de s'encoubler sur les définitions...
Peut-être parce que nous parlons ou nous écrivons comme ça "swing" dans nos têtes...et les musiques et les rythmes neuronaux ne peuvent pas complètement s'accorder...il faudrait trop de mots ou de couleurs... pour faire entendre une musique intérieur...et puis, peut-être l'autre ça "valse" plutôt... dans son cerveau?...
Et aussi, l'écrit qui fige et fixe, même si ce n'était pas l'intention.. comment faire passer, faire comprendre cela..par écrit...que c'est une pensée au présent, pensée modelée par le passé et amenée à être modulée par le futur...
L'oral semble excusé d'office de ne n'être pas parfait, l'oral se remodèle au cours du discours, par l'interaction avec l'autre ou les autres, par la nécessité de définir ce que l'on entend par... Mais l’oral peut blesser aussi…
(lecture du début d'été, le silence des livres de Georges Steiner...j'ai adoré)
Et blablabla....Stop…parfois je me demande ce qui, des mots ou de la pensée, arrive en premier et entraîne l’autre dans la danse…enfin non, je me demande en souriant et en sachant l’énigme insoluble comme l’histoire de l’œuf et de la poule…et j’aime bien, en fin de compte, qu’il n’y ait pas de vérité ;-)….et j’adore danser…
..et je souris...je n'arrive pas retrouver, mais j'entends quelque part ton "être d'une oralité sans défaillance"...faut-il aussi chercher à « être d’une écriture sans défaillance »…
J’aime cette recherche perdue d’avance qui nous invite à continuer et à être modeste…et à s’excuser souvent…;-)
J’aime cette idée piquée dans je ne sais quel livre…on est responsable de ce qu’on dit, fait pense, ressent mais pas de ce que les autres disent, font, pensent ou ressentent…oui, si l’on constate un écart et que cet écart blesse quelqu’un ou nous blesse, alors on peut juste demander si c’est bien ce que l’autre voulait dire ou expliquer d’une autre manière ce qu’il a compris différemment…yaka…mais souvent on reste coincé par les mots….et on ose pas demander…parfois je me demande ce qui nous retient, c’est peut-être la peur ;-) …
Au sujet de l’éducation...c'est qqch que je n'aimais pas à l'école, l'oral de l'enseignant est aussi une parole dogmatique, ça m'enfermait...pas trouver la clef pour sortir…
D'une part il s'agit d'écouter l'enseignant (donc nécessaire autorité, que je trouve dommage car parfois cette partie mange presque la totalité de la part essentielle... mais c'est un rêve que les élèves écouteront...). D'autre part il s'agit de se réapproprier le discours de manière critique...et de faire cet effort pour apprendre du nouveau...et ainsi apprendre à aimer cette chose inconnue que l'enseignant tente de partager... [Dans le silence des livres, il y a une idée que j'ai beaucoup aimée aussi...on aime quelque chose quand on a pris du temps pour la connaître, vraiment, en profondeur]
Difficile donc, pour l'enseignant, cette équilibre entre une autorité nécessaire et l'envie de dire, que ce qui est dit n'est qu'une manière de faire, une manière de voir, qu'il y en a plein d'autres...
Difficile donc, pour l'élève, de comprendre cet équilibre...l'adulte là qui parle en face de moi, il veut que je l'écoute et il me dit que ce qu'il raconte ce n'est pas LA VERITE, à quoi bon l'écouter alors...
Cette équilibre, cette clef pour leur faire comprendre cette idée, je ne l'ai pas trouvée... (il faudrait peut-être que je lise Ilich sur le sujet ;-))...
Je ne sais pas si je comprends vraiment ta définition de la fierté, mais ta précision à Raphu je l'apprécie bcp. Dans la fierté ce que tu n'aimes pas c'est donc ces dérives?
Merci pour "Soyons contents, conscients d’être privilégiés, plutôt que fiers, aveuglés par ce qui, nous constituant, nous échappe."
Et suis 100% d’acc. avec Jane, on aime jamais trop ;-)…
J’aime les papillons et l’eau ….. « avec le vent » comme complice...d’Anis
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