katchdabratch

S'engouffrer dans le sillon de mots indociles; y façonner des points d'appui, pour soi et quelques autres. Pétrir les silences qui sont une partie du terreau où s'ensemence ce qui nous dispose dans le jour. Les inviter à s'ébrouer. Apparaît alors parfois une ouverture, elle offre au souffle un fragment de miracle: ne plus craindre la douceur.

mercredi, juillet 18, 2007

Entêtant

Depuis le début de l’été, lorsque le temps le permet, je déambule équipé de chaussures aérées et aériennes (http://www.birkenstock.com/index_kl24.php), ce qui, ajouté à une perruque commençant à prendre une ampleur non négligeable et à une barbe scintillante, me vaut souvent d’être apostrophé par des « Hé Jésus ! » ou bien « Salut Moïse ! ».

Ces interpellations qui font de moi, ou en tout cas de ma dégaine, un symbole d’une chrétienté à réinventer (image autrement plus sympathique que celles véhiculées par les « Tiens voilà Ousama ! » dont on me gratifie aussi à l’occasion), me font sourire, malgré, ou plutôt grâce à mon détachement total du fait religieux.

Je répète souvent que je ne connais qu’une personne sur terre respirant la foi des pieds à la tête, il s’agit d’une des sœurs de mon père qui, littéralement, rayonne.

Elle n’a pas besoin de prêchi-prêcha, il lui suffit juste d’être là, avec un enfant dans les bras, un accroché à sa djellaba, un à qui elle dicte ses devoirs, tout ceci en faisant à manger et en me parlant avec le sourire.

Généralement, prières, progéniture et mari peu coopérant obligent, elle dort entre quatre et cinq heures par nuit.

Une musulmane fervente mais bien dans sa tête et dans son absence de chaussures qui ferait réfléchir bien des personnes adeptes de grandes phrases où les arabes sont noyés à toutes les sauces.

J’écris ceci en regardant Nigel Kennedy et son allure de DJ techno, ce qui me ramène à mon propos.

Je pense alors à l’étonnement d’une serveuse la première fois où elle m’a vu avec un sac de foot dans l’endroit où je m’assieds tranquillement, des heures durant, pour décortiquer livres ou journaux.

Ou à la tête de mes potes de basket un soir où je les avais invités pour manger une raclette chez moi et qu’ils découvraient que je n’avais pas de murs, mais uniquement des livres.

Ou encore à la moue des nombreuse personnes qui me demandent quelle formation j’ai pour assister Béatrice lorsque je leur murmure à l’oreille : « aucune formation, mais une absence que j’ai suivie avec assiduité ».

Voilà un élément qui devrait avoir une place de choix dans la vie : ne pas avoir la tête de l’emploi.

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3 Comments:

Blogger Petchal said...

Katch fait aussi très bien Rabbi Jacob.
L'important c'est pas les chaussure, mais c'est d'etre bien dedant!!!

18 juillet, 2007 18:35  
Anonymous Anonyme said...

Salut salut... ça m'a fait super plaisir de te croiser hier soir au Jazz :) Faut absolument qu'on se fasse une petite sortie un de ces 4. Adresse e-mail: sandie.gibellini@ne.ch

19 juillet, 2007 07:41  
Blogger Julien said...

Mens sana in corpore sano mon ami! Les gens ont tendance à oublier que c'est possible d'avoir deux qualités à l'apparence opposées. Fais gaffe quand même avec les Birkenstock, tu vas passer pour un prof de physique...

19 juillet, 2007 08:31  

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