katchdabratch

S'engouffrer dans le sillon de mots indociles; y façonner des points d'appui, pour soi et quelques autres. Pétrir les silences qui sont une partie du terreau où s'ensemence ce qui nous dispose dans le jour. Les inviter à s'ébrouer. Apparaît alors parfois une ouverture, elle offre au souffle un fragment de miracle: ne plus craindre la douceur.

dimanche, juillet 08, 2007

Confortablement installé dans un canapé sans âge, je déchiffre les poèmes orageux balbutiés par les cieux, des éclairs en guise de ponctuation me permettent d’aiguiser mon souffle encore assoupi.

Je viens de croiser Loïc qui rentrait d’une soirée arrosée sur un bateau dansant, respectivement encore et déjà très en verve, nous nous sommes gratifiés de quelques petites blagues bien pensées dont nous avons le secret.

Avant de se fondre dans son lit, il m’a dit qu’il me retrouvait dans deux chapitres.

La pluie vient de s’inviter dans le recueil céleste, balayant la poussière des parties de basket fiévreuses disputées hier après-midi au moment où je désespérais d’extraire des joueurs de la mollesse qui, alors que le soleil nous honorait enfin, semblait avoir pris le pouvoir.

Mais, fort heureusement, trois bonnes âmes se sont matérialisées pour me permettre de transpirer mon envie et ma faim de ballon.

Plusieurs éléments confus et diffus s’effritent dans ma tête depuis une escapade au NIFF (http://www.nifff.ch) avec Raoul et Raphu où j’ai, devant le second nommé effaré, avoué mon peu d’intérêt, voire même mon agacement, devant l’engouement suscité par la Coupe de l’America.

J’ai écrit quelque chose à ce propos, j’y entremêlais ma dernière lecture, le film que nous avons vu et mes délires, mais je n’étais pas convaincu par le résultat, alors je l’ai abandonné dans la tête dure de mon disque dur.

« Aucune réponse n’apporte l’ordre qu’on a imaginé et espéré. Einstein en faisait la remarque : même en s’efforçant de répondre à toutes les questions scientifiques possibles, notre problème n’aura toujours pas été le moins du monde abordé. Mais quel est notre problème ? Cette espèce de foi qui nous fait parler à partir de ce que nous pensons connaître de ce que nous avons de plus caché. D’où nous croyons extraire notre capacité de jugement et de décision. »

J’ai découvert Frédéric Boyer (http://www.pol-editeur.fr/catalogue/ficheauteur.asp?num=32) par un livre massue « La Bible, notre exil », une lettre ouverte en réponse à une menace répétée(« Quand vous serez crucifié nous verrons bien si vous préférez alors être éveillé ou être ressuscité ! ») reçue lors de la parution de la nouvelle traduction de la Bible éditée par Bayard en 2001.

Cette citation, extraite de « Nous nous aimons », résume assez bien une partie de ce que je voulais dire lorsque j’expliquais que, hormis les sommes nauséabondes engagées dans la si belle aventure d'Alinghi, il y a un certain culte de l’excellence, une poursuite de recherches (Il y a de l’eau sur la lune ? Non ? Génial !) à mon sens complètement hors de la vie, hors de « notre problème » comme l’écrit Boyer.

Où je ne le rejoins pas, c’est dans l’impression que, quelles que soient la beauté et la puissance de la formulation, nous puissions répondre à la question « Mais quel est notre problème ? » en deux lignes.

Toute la littérature mondiale n'est qu'une ébauche de réponse, ainsi en va-t-il de chaque note de Lhasa ou de tous les tableaux de Munch, mais LA réponse…

Elle s’effleure, elle s’entrevoit.

Gary a dit s’être accroché, pour continuer d’avancer, au roman et à la sexualité.

Autant pour moi.

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2 Comments:

Anonymous Anonyme said...

;-)…
La littérature, les notes, les tableaux…..des ébauches essentielles pour s’accrocher….

Un élève m’a dit (oui, ils vont me manquer ;-), ah non ce n’est pas ça qu’il a dit ;-) ) plutôt quelque chose comme « c’est comme être à la gare, il y a des trains mais on ne sait pas où ils vont… »

Et la question, et alors tu fais quoi ?
Tu as le choix…
…en prendre un au hasard…
on verra bien où il mène, profiter du voyage. Si, une fois arrivé, tu réalises que ce n’est pas là où tu voulais aller…en prendre un autre…

…ou rester à la gare….
besoin d’attendre, pour toutes sortes de raisons…
…parfois, parce que l’on sait où l’on veut aller et lorsque le train arrivera, il n’y aura qu’à le prendre…
…parfois, besoin de prendre de l’élan, un pas de recul, avant de sauter dans l’aventure …
….parfois, après quelques heures, remarquer qu’il y avait juste de la buée sur le panneau indiquant la destination du train et hop, le prendre. Parce que c’est là-bas qu’on aimerait bien aller ou parce que, ben, pourquoi pas…
(sans destination pas envie, pas le courage ou la confiance pour monter, mais avec une destination, même inconnue, cela rassure ;-)… va savoir…j’aime observer parfois les gens prendre le train ;-) ou d’autres moyens de transport…)
….

(ou le chef de gare avait oublié ou pas eu le temps de mettre le bon panneau en métal…miam bon souvenir…. Y a-t-il encore des endroits en Suisse ou les panneaux indicateurs des trains sont en métal, avec l’horloge au-dessus qu’il fallait mettre à l’heure à la main et puis quel plaisir de voir les acrobaties du régleur d’horloge…aïe, voilà qu’i’ s’aguille, faudrait pas qu’i’ déguille)

Peut-être que lorsque nous prenons le train au hasard ou pour une destination, même inconnue, avec cette espèce de foi en notre capacité à juger et à décider… nous savons bien que nous cherchons, en fin de compte, peut-être, juste à connaître ce que nous avons de plus caché…que nous protégeons comme un trésor…afin de ne pas le découvrir ?... ;-)….

Ce trésor caché, nous ne pouvons en parler qu’à partir de ce que nous pensons connaître de lui…et en parler, dans le fond, cela permet peut-être, un peu, de s’en approcher….qui sait…
Et parfois « ce que nous avons de plus caché » nous échappe, à nouveau, encore …et alors….alors…

Ben hop, il m’a échappé… ;-)

Youououou, vive LES réponses que nous esquissent et nous proposent les penseurs, les écrivains, les peintres et les musiciens…

Des couches d’accrochage pour les touches de couleurs de ceux qui aiment les nuances

Mais aussi des parenthèses de calmes, des accolades tendres…entre les bras desquelles il fait bon s’abandonner

08 juillet, 2007 18:53  
Blogger Raphu said...

Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

11 juillet, 2007 09:34  

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