katchdabratch

S'engouffrer dans le sillon de mots indociles; y façonner des points d'appui, pour soi et quelques autres. Pétrir les silences qui sont une partie du terreau où s'ensemence ce qui nous dispose dans le jour. Les inviter à s'ébrouer. Apparaît alors parfois une ouverture, elle offre au souffle un fragment de miracle: ne plus craindre la douceur.

jeudi, juin 21, 2007

Hier en fin d’après-midi, la menace orageuse m’ayant fait renoncer à quelques parties enflammées sur le bitume, sphère orange en main, je m’en suis allé passer la soirée au café du Belvédère.


Ayant parcouru rêveusement la Grand-rue où se trouvera je l’espère bientôt mon fauteuil préféré, je commandais un thé des songes puis commençais à écrire distraitement.

Derrière moi, trois personnes divaguaient, ergotant autour de leurs divergences concernant Rammstein, religion et subjectivisme. Rien que ça. De leurs propos ampoulés se dégageait un son creux me renvoyant quelques heures plus tôt, agréable début d’après-midi où je m’ensoleillais en bordure de l’Aar.

J’avais souligné cette remarque de Brigitte Giraud qui, alors que mon sourire se balançait entre jeux sur pelouse et trémoussements aquatiques, m’était apparue rayonnante :

« Je crois qu’on en sait beaucoup plus sur un être dans sa façon de fermer un tiroir ou dans sa manière de faire le café que dans les grands discours. »

Avant que la nuit ne voile partiellement les splendeurs de la basse ville, je décidais de descendre Stalden pour rejoindre ma chambre. L’animation des terrasses sur la place du petit Saint-Jean m’enchantait, puis une traînée brumeuse, suspendue sur la Sarine, conférait à ma petite ballade un clin d’œil énigmatique bienvenu.

Je pouvais m’assoupir la tête parfumée par mes rêveries de promeneur crépusculaire.





« Et la ville s’étage en conglomérats de nuit, soulignés de blanc d’un seul côté, avec des nuances bleutées de nacre froide. »

A peine me suis-je glissé hors du sommeil que Pessoa me rappelle mes derniers pas du jour précédent.

C’est l’heure de parcourir quelques pages des journaux et autres carnets dont je ne goûte jamais plus de quelques pages à la fois.

Alice Rivaz, Peter Handke et Pierre Bergougnoux sont également au rendez-vous, me réjouissant ou m’agaçant selon mon humeur du moment.

« Dans la voiture l’homme allume la radio et la femme demande : « Alors il faut donc que la musique vienne une fois encore à ton secours ?!? ». »






Ce week-end, dans un cadre et un encadrement sortis tout droit d’un manifeste surréaliste, se déroule la troisième édition du festival du Tempo (http://www.yaunfestivalautempo.ch/) , une foule de réjouissances gratuites qui vont se décliner sur le thème de la pluie, puisque cette dernière était au rendez-vous en 2005 et 2006.

J’y serai demain en compagnie de Béatrice, ce qui permettra à tous ceux d’entre vous qui auront l’occasion d’y faire un saut de vérifier que mon travail n’est autre qu’assistant personnel d’une hirondelle majestueuse.

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2 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Merci pour thé gouttes de rosées des songes …. ensoleillées dans ce début d'après midi....

Je ne connais pas Brigitte Giraud mais j'aime ces mots que tu relèves:

« Je crois qu’on en sait beaucoup plus sur un être dans sa façon de fermer un tiroir ou dans sa manière de faire le café que dans les grands discours. »

Et c'est aussi pr cela que j'aime tes mots d'aujourd'hui...
Parce que c’est ds le quotidien, ds les gestes réalisés et (d)écrits… que nous sommes à la fois uniques et humains….
Et c’est qqch qui me rassure, m’assure, me donne confiance

Ton regard-sourire que tu nous invites à suivre….sur la beauté rayonnante de l’été qui se dessine entre deux gouttes d’orage…comme pour montrer ta manière de faire le café…

Tes pas dans la basse ville…et la brume enchantée qui naît de la rivière … comme un rêve…avant ceux de la nuit…lorsque tu auras fermé le tiroir…

merci…
A vendredi ;-)

21 juin, 2007 13:15  
Anonymous Anonyme said...

now I among your readers

14 décembre, 2009 21:11  

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