katchdabratch

S'engouffrer dans le sillon de mots indociles; y façonner des points d'appui, pour soi et quelques autres. Pétrir les silences qui sont une partie du terreau où s'ensemence ce qui nous dispose dans le jour. Les inviter à s'ébrouer. Apparaît alors parfois une ouverture, elle offre au souffle un fragment de miracle: ne plus craindre la douceur.

samedi, septembre 01, 2007

Encre ciel et mer





Hormis deux journées en noir et blanc, le ciel s’est la plupart du temps drapé de teintes qui respiraient mieux avec les oliviers et les tournesols desséchés.

Deux nuits où je me suis accordé un long sommeil réparateur, soit jusqu’à près de 8h, autrement je me suis levé entre 4h et 5h, histoire de ne pas avoir alourdi mes bagages de livres pour rien.

Béatrice et Thomas ont donc eu l’immense privilège d’être souvent réveillés pas mes premiers pas, puisque, alors que je me voulais léger et silencieux, me rêvant dans la peau d’une des chauve-souris qui traçaient des lignes imaginaires lorsque nous dégustions du Limoncello avant de rejoindre nos lits, je me suis plutôt montré aussi gracieux que les sangliers qui se promenaient dans les parages.

Pour ne pas vous assommer après deux semaines d’abstinence « bloguienne », je vais fragmenter le compte-rendu extrêmement partial et partiel de ma quinzaine en Toscane.

Trêve d’ergotage.




« Du plus loin que le corps qui me porte bat le rappel de ma mémoire, une seule impression me vient en évidence : celle d’avoir toujours marché. Aucune lassitude ne teinte cette impression, bien au contraire. Je suis emmené par un désir incorporé et j’userai mes semelles jusqu’à l’expiration de ce mandat absurde qu’est notre passage sur terre.
Passage. Ce mot me convient. Il relate mieux qu’un autre ce que je perçois de ma vie dans sa mise en application ; aller d’un point à un autre sans finalité ni fuite avec le seul ornement du paysage.
Pérégriner : marcher loin de chez soi.
Mais ce loin n’est pas kilométrique. Il est dans la non-participation aux attitudes conventionnelles où l’on doit s’expliquer devant les autres. »



Avant de rejoindre la Toscane, un petit saut à la bouquinerie de la Louve m’a mis deux autres livres de Pierre-Laurent Ellenberger entre les mains, « Le marcheur illimité » dont est tiré l’extrait ci-dessus (je vous laisse mesurer combien il m’a. Enfin, vous voyez quoi, juste l’impression que j’aurais pu écrire cela, mot pour mot, à la ponctuation près. Ce qui fait toujours pour le moins étrange comme sensation.), et « La fête en ville », que je n’ai pas encore commencé mais qui semble, heureuse inspiration, se dérouler dans une ville jamais nommée mais clairement identifiable : Fribourg.

Chaque page de cet auteur, qui nous a quitté il y a peu, me fait regretter de ne l‘avoir découvert plus tôt. J’aurais eu grand plaisir à m’entretenir avec lui.

Déception ou confirmation d’être en présence d’un « sacré gaillard », peu importe, cela eût sans aucun doute été une rencontre marquante.

Je m’en vais, en tous les cas, continuer à cheminer le long des sentiers de mots qu’il a admirablement tracés.

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1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

On lit toujours tes pensées

vagabondes avec plaisir et

on les attends avec

impatience .

Continue !

Merci.

03 septembre, 2007 20:56  

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