katchdabratch

S'engouffrer dans le sillon de mots indociles; y façonner des points d'appui, pour soi et quelques autres. Pétrir les silences qui sont une partie du terreau où s'ensemence ce qui nous dispose dans le jour. Les inviter à s'ébrouer. Apparaît alors parfois une ouverture, elle offre au souffle un fragment de miracle: ne plus craindre la douceur.

jeudi, septembre 06, 2007

Dernière petite morce de Toscane 2007




Ma première lecture, au réveil, consiste en quelques pages du « Journal d’un intellectuel au chômage » (je vous interdis de rigoler !!!) de Denis de Rougement, je dois bien avouer que, pour l’instant, je suis plutôt affligé par la platitude de ses propos, mais il y a tout de même un élément qui m’a fait sourire. Un moment, un passage d’un livre de Colette lui permet de répondre à une énigme sur la provenance de petites bêtes indésirables dans son foyer :

« […] ils déménagent […] comme les puces d’un hérisson mort. »

Partant de là, de manière plutôt ridicule ceci écrit en passant, il divague sur l’utilité que devrait avoir les livres. Qu’est-ce qui m’a interpellé, vous demandez vous donc, eh bien mon illumination est arrivé un peu plus tard lorsque je finissais un livre indispensable, dont le titre est « L’élégance du hérisson » (oui c’est juste une histoire d’hérisson qui m’a titillé, il suffit de peu de chose que voulez-vous…). Cet ouvrage, bien mieux que les digressions du penseur neuchâtelois, me semble illustrer à quel point les livres peuvrent être utiles.

Il y a, c’est certain, énormément de choses à écrire sur cette tranche de gâteau aux pommes littéraires, d’ailleurs, alors que je courais (j’ai croisé une tortue !!!), j’ai écrit dans ma tête une immense déclaration d’amour livresque à Muriel Barbery. Enfin, il s’agissait surtout de lui dire merci, parce que son bouquin, c’est vraiment un délice à déguster sur mode aération.

Succès sur le tard, grâce aux coups de cœur des libraires bien plus qu’à un écho critique favorable, ce livre me fait penser aux propos de Benoît lorsque je m’étonnais sur l’absence de Gary dans l’histoire de la Weltlitteratur que trace Kundera (alors qu’il y a énormément de similitudes dans leur définition et dans leur conception du roman). Trop sentimental, voire sentimentaliste, tout « intellectuel », ou « homme de lettres », qui se respecte pense qu’on ne fait pas de bons livres avec des bons sentiments.

C’est fou qu’il ne considère pas d’avantage à quel point on peut faire de mauvais livres avec de « bonnes » théories.

J’espère réussir à me tenir à l’écart des cas canons bien-pensants de la papauté du Livre. Bien que peu revendicateur dans les faits, on ne chasse pas ces helvétismes par un simple coup de baguette magique, j’ai à cœur de ne pas m’aligner, sur pas mal d’éléments présentés comme incontournables, dans quelque domaine que ce soit, mais là je crois que c’est assez clair.

Ivre de serpenter le plus possible dans ce monde assoiffé et assoiffant.

Je vais de nouveau faire un parallèle avec une lecture passionnante que je dois à ce brave Raphu, à savoir « Lire Lolita à Téhéran » d’Azar Nafisi, où il est fait mention de cette affirmation de Nabokov : « La curiosité est la forme la plus pure de l’insoumission ».

J’aime beaucoup (Lolo et Jules je vous interdis de rire) cette manière de voir l’intérêt permanent pour toutes sortes de choses et la volonté d’apprendre pour soi et pas pour les autres comme une marque même de refus de l’autorité, cela ramène d’ailleurs à « L’élégance du hérisson » dans lequel Muriel Barbery parvient, avec un phrasé magique, à différencier besoin de connaissances et envie de reconnaissance.

En dehors de mes courses d’orientation dans des forêts de mots et de mes égarements pédestres dans les collines avoisinantes, je suis aussi allé à la plage, ce qui m’a permis d’observer plusieurs scènes pour le moins mémorables.

Un cours d’aérobic dispensé les pieds dans l’eau, avec de la musique qui faisait vibrer jusqu’aux rives de l’île d’Elbe et des participantes, observées langues pendantes par des dizaines de spectateurs, dont la quantité additionnée du tissus des maillots de bain (vraiment ?!?) n’aurait même pas permis de me faire un cache-nez.

Différentes personnes marchant dans l’eau, dont une jusqu’à la taille, avec portable ou cigarette.

Une dame se promenant avec son chien dans les bras, enveloppé dans une couverture alors que la température avoisinait le 40 degrés à l’ombre, pour ne pas le salir ou le mouiller.

Une autre, écroulée de rire, arrachant presque la tête du sien en tirant sur la laisse pour qu’il entre dans l’eau.

Après tout ça on s’étonne que le monde m’effraie.

Bon, je vais arrêter mon cirque électronique.

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1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Adieu l'ami Katch! Comment vas-tu?
Longtemps plus eu de tes nouvelles...De nouveau dans une belle région, avec des beaux paysages et du beau sable.

Comme quoi à la plage on rigole bien, il faudrait en faire un sketch.

Toute bonne!

Impatient d'entendre de tes nouvelles.

P.S. Partie de ping-pong en suspension...

06 septembre, 2007 22:39  

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