katchdabratch

S'engouffrer dans le sillon de mots indociles; y façonner des points d'appui, pour soi et quelques autres. Pétrir les silences qui sont une partie du terreau où s'ensemence ce qui nous dispose dans le jour. Les inviter à s'ébrouer. Apparaît alors parfois une ouverture, elle offre au souffle un fragment de miracle: ne plus craindre la douceur.

mardi, octobre 10, 2006

Téléphone quand tu nous (sou)tiens


Téléphoner et "être téléphoné", juste à la limite entre ombre et lumière, tourner le dos aux milles portes inconnues qui s'offrent à nous en acceptant de ne plus savoir vivre sans ce petit objet ridicule et totalitaire, ou gravir les marches qu'on devine à peine, trébucher parfois, seul au milieu de nulle part, mais apprendre à s'accrocher aux arbres qui nous entourent de leur sagesse affectueuse?!?

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4 Comments:

Anonymous Anonyme said...

et si on apprenait à voir les choses pour ce qu'elles sont: les objects comme des objects, les action comme des actions?si on renonçait à la métaphore à tout prix on lui donnerait tout son éclat à la place de la banaliser en la voyant partout même la oú elle ne se trouve pas... et on pourrait tomber hereux dans les prés vert ou se plonger dans le brouillard pour écouter l'écho de ce qui nous entoure

11 octobre, 2006 12:47  
Anonymous Anonyme said...

Parfois, je me sens vraiment comme un représentant d'une civilisation en voie de disparition. Promenade en montagne il y a quelques jours, les arbres sont embrasés de leurs couleurs d'automne, le ciel est bleu, il y a peu de gens sur le sentier qui grimpe, on s'arrête pour respirer et écouter les oiseaux et autres bêtes et qu'est-ce qu'on entend ? Une sonnerie de cellulaire. L'idée même que cette intrusion sonore, ce dialogue à une voix, toujours trop forte - impossible de ne pas entendre chaque nuance de la passionnante et absolument vitale discussion: "ouais ouais, j'aurai la voiture, machin sera là ou peut-être pas..." l'idée même dis-je, que cette intrusion puisse être malvenue auprès des marcheurs est évidemment irrecevable. On est pas au XIXe siècle !

On approche du sommet. Cette fois, des cris, des beuglements. Un groupe de jeunes ados en goguette avec leurs profs. Ils ont une activité écolo, ils ont des pelles, ramassent des pierres. Évidemment, la présence de trois ou quatre promeneurs venus jusque là pour se recueillir et contempler le paysage ne les gênent pas du tout. Ça hurle, ça s'insulte, et les profs là-dedans: pas un mot.

Le lendemain, au cinéma, en plein film, je dois intervenir auprès d'un spectateur assis en diagonal devant moi: il décide de sortir son portable pour vérifier dieu sait quoi d'essentiel, et l'écran lumineux m'éblouit. Il éteint mais il n'est pas content.

Moi qui est plus urbain que campagnard, j'ai parfois l'impression que je finirai dans une grotte, dans quelque trou perdu.

11 octobre, 2006 16:11  
Blogger Petchal said...

Effectivement, finir dans une grotte est bien une civilisation en voie de disparition...
et dans les grottes, pas de reseau!!! :-)

13 octobre, 2006 13:07  
Anonymous Anonyme said...

il fut un temps où je n'arrivais pas à l'éteindre même pour dormir, aujourd'hui je le fais de plus en plus, mais je l'adore toujours autant ce " bijou " :)

20 octobre, 2006 03:09  

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