Sylvia Plath
Hier soir, je me baladais, à moitié à Fribourg, à moitié à St-Moritz où je vais passer le week-end prochain. Je déambulais, les yeux fermés, avec l’impression que rien ne pouvait m’arriver, cette sensation si étrange qui vous étreint, parfois, lorsque vous êtes au volant, impression de toute puissance qui a été et sera encore fatale à plus d’un conducteur sûr de son fait, de sa maîtrise.
Les paupières closes, je posais les pieds sur un manteau blanc encore imaginaire, un habit de neige que l’hiver arrivant va bientôt nous offrir.
Je traçais dans ma tête quelques lignes à déposer sur le papier une fois rentré, je les trouvais parfaites.
Elles n’étaient pas de moi :
"[...] Désormais, je parlerai toute les nuits. A moi-même. A la lune. Je marcherai, comme je l'ai fait ce soir, jalouse de ma solitude, dans le bleu argenté de la lune glaciale, qui miroite sur les congères de neige fraîche en renvoyant des miliers d'étincelles. Je me parle à moi-même en contemplant les arbres sombres, d'une bienheureuse neutralité. [...]. Ce que je redoute le plus, je crois, c'est la mort de l'imagination. Quand le ciel, dehors, se contente d'être rose, et les toits des maisons noirs: cet esprit photographique qui, paradoxalement, dit la vérité, mais la vérité saine, sur le monde."
Libellés : Littérature
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