Je ressemble à un nain connu
Jeudi soir, pas très en avance parce que je pensais d’abord y aller en courant mais que les trottoirs m’étaient ensuite apparus un peu trop gelés, je m’en allais gaiement « footballer » en salle.
Au début du dernier long bout droit que je devais affronter, ma fâcheuse tendance à saluer les personnes dont je croise le regard m’a mis un peu en retard.
Bonsoir (ça c’est moi …)
Salut ! Sympa le palmier sur la tête ! Mais, on se connaît, non ?!?
Ce n’est pas impossible.
Je n’arrive plus à te remettre, mais je sais que je t’ai déjà vu quelque part.
Peut-être au XXème (c’est un bar « branché » de Fibourg où j’ai mis les pieds une seule fois dans ma vie), j’ai travaillé là-bas pendant trois ans.
Mais oui, c’est ça ! Comment va ta petite fille ?!?
Très bien, maintenant elle a même un petit frère.
Mais non, tu féliciteras bien la maman, et, et en fait je ne sais plus comment tu t’appelles ?!?
Greg. Ecoute c’est un immense plaisir de t’avoir revu, mais la faut que je me dépêche parce que j’ai une répète de saxophone.
Ah mais oui, c’est que tu fais partie d’un groupe ! Je ne veux pas te mettre en retard, tout de bon !
Hier, alors que je passais chercher les journaux que je mets de côté dans un petit kiosque, la dame me demande :
Vous ne seriez pas musicien par hasard ?!?
Je me suis demandé une fraction de seconde si c’était un complot, comme il me semblait que non, j’étais prêt à jouer le jeu une nouvelle fois, ça fait toujours plaisir d’avoir l’impression de (re)connaître quelqu’un, mais là, je la vois chaque semaine, je n’étais pas certain de réussir à être bon joueur sur la durée, alors je réponds franchement que mon éducation musicale se ballade entre le zéro et le zéro absolu, selon les saisons.
Ah, parce que j’ai un locataire qui joue souvent du violon, il vous ressemble un peu, je m’étais dit que vous étiez peut-être le virtuose en question. Ca m’aurait fait plaisir de vous voir jouer « pour de vrai », mais alors tant pis.
J’avais envie de faire quelque chose, n’importe quoi, lui chanter du Brel a capella, lui faire un coin-coin, sortir une branche de chocolat de mon sac, ou simplement lui faire la bise parce qu’elle était toute chou cette vieille dame qui aurait voulu m’écouter jouer d’un instrument que j’adore, mais j’ai juste souri bêtement en la remerciant.
Comme quoi, comme me le laissent supposer les mondanités, je suis plus réconfortant quand je m’invente, ou m’absente.
Libellés : Pensées vagabondes
3 Comments:
Suis pas d'acc...c'est là que t'es trop fort ;-)...
Et cette dame c'était pas la vieille marchande des journaux...;-)...
Tu ne te dis jamais que les gens voient les mondes que t'inventes dans tes yeux et tes bêtes sourires qui parlent des mots et des mondes écrits qu'il y a dans ta tête...(ce qui est cool c'est qu'après tu les écrits ces mots et alors c'est pas chouette que pour toi et la marchande mais pour les autres aussi ;-)...ces mots-mondes inventés esquissés dessinés brouillés éclairés d'un rayon du Sud ... ...)?
...elle a peut-être même entendu Brel sortir sa brache de chocolat qui fait coin-coin et rêvé qu'il lui fasse la bise....(enlève le peut-être j'en suis sûre )
yououou que du bonheur vive la magie des mondes inven..thés...(et les souvenirs entre parenthèses ;-) )
"je me suis toujours imaginé tous ceux que je rencontrais dans ma vie ou qui ont vécu près de moi. Pour un professionnel de l'imagination, c'est plus facile et cela vous évite de vous fatiguer. Vous ne perdez plus votre temps à essayer de connaître vos proches, à vous penchez sur eux, à leur prêter vraiment attention. Vous les inventez. Après, lorsque vous avez une surprise, vous leur en voulez terriblement: ils vous ont déçu. En somme, ils n'étaient pas dignes de votre talent"
....me réjouis de lire la suite ;-)...
...mais j'aime quand même bien rencontrer les gens dans la réalité...ceux qui ont été inventé et qui correspondent pas à la réalité, je leur invente alors un autre nom...pratique l'imagination...yououou...
alors pour la réalité... je verrai après dîner...
Un nain bien connu , ou un géant pas encore bien reconnu ?
Un violoniste ?
C’est très bien , mais moi j’ aime mieux t’imaginer comme
un musicien , qui caresse amoureusement toute la nuit sa balalaïka dans une ‘izba ‘, puis sortir dans le matinée gelée , vêtu d’une longue pelisse , sauter dans
sa troïka et se lancer en une folle course à travers les forets enneigés -
L’ enchanteur. !
Un petit but de chocolat pour moi ?
tu vois Karim, en realité on t'aime à chaque fois pour ce que tu es: celui qui part, celui qui reste, le menteur, le magicien, le naïf, celui qui s'invente et celui qui se devoile... donc ne crois pas qu'on aime tes mensonges ou tes verité, ta presence ou ton absence: c'est toi, punkt!
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