katchdabratch

S'engouffrer dans le sillon de mots indociles; y façonner des points d'appui, pour soi et quelques autres. Pétrir les silences qui sont une partie du terreau où s'ensemence ce qui nous dispose dans le jour. Les inviter à s'ébrouer. Apparaît alors parfois une ouverture, elle offre au souffle un fragment de miracle: ne plus craindre la douceur.

mardi, février 03, 2009

un cratère ouvert dans le silence





Parfois l’on ne sait ce qui empêche les phrases de venir se distribuer sur le blanc, on ne comprend pas pourquoi les cartes à faire déjouer les mots restent étourdies dans la manche, on ne peut que constater ; l’écriture et ses atouts semblent se noyer dans la paresse.



On traque alors une phrase, un petit rien, le vélo du soleil qui aurait un bâton de cannelle pris dans ses rayons, une musaraigne qui glisserait son museau entre l’écran et le clavier pour nous chuchoter une histoire ; mais non, tout se refuse, voilà que son plus sûr moyen d’expression n’a qu’une envie, flemmer.



On aimerait l’enflammer, on lui tend quelques perches, on étend l’oreille pour rebondir sur chaque ourlet de sonorité conciliante, on prend sa guitare de papier pour chanter sous la fenêtre de l’inspiration ; nada, niet, c’est comme un droit de veto qui continue de vous toiser gentiment.



On insiste, fouille encore un peu ; peine perdue, dégaine de perdu.


Alors juste dérouler ces vers d’Antonio José Forte, dans « Jour après jour amant du poète » :



un cratère ouvert dans le silence

pour engloutir toute la plainte de la terre

jusqu’à ce que l’homme soit nu


uma cratera aberta no silêncio

para engolir todo o pranto da terra

até o homen ficar nu



Et ceux-ci, dans « Poème » :



quel qu’ait été le lieu où tu courais

dans une rue aux portes ouvrant sur la mer

et où je mourais

pour t’entendre rêver


algum coisa onde tu corresses

numa rua com portas para o mar

e eu morresse

para ouvir-te sonhar


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2 Comments:

Anonymous Anonyme said...

“ On prend sa guitare en papier pour chanter sous la fenêtre d’inspiration – nada , niet .”

Pourquoi ne pas prendre au lieu la magique balalaïka , que tu aimes, et tu sais combien elle est forte et comment elle arrive à toucher à l’âme ?

Elle
réussira à rompre la barrière et créera un magnifique flot de mots , une richesse , tant de ‘da, da’…

Nous savons que les mots ont une vie à eux , il faut les respecter , pour qu’ils nous respectent aussi .

C’est bien sonhar ...

03 février, 2009 23:18  
Anonymous Anonyme said...

RIEN A TRAQUER

Laisse aller la plume
Au gré de ses périples
Quand le vase est vide
Des désirs futiles
Et des volontés sérieuses
De dire ce qui ne peut l'être
Le grain fleurit de lui-même
Dans d'inépuisables sporaisons
D'incandescence arborée
Qui deviennent vaines formules
Suivant ce que les vieux en font
Comme dit malicieusement le poète

05 février, 2009 11:23  

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