katchdabratch

S'engouffrer dans le sillon de mots indociles; y façonner des points d'appui, pour soi et quelques autres. Pétrir les silences qui sont une partie du terreau où s'ensemence ce qui nous dispose dans le jour. Les inviter à s'ébrouer. Apparaît alors parfois une ouverture, elle offre au souffle un fragment de miracle: ne plus craindre la douceur.

lundi, novembre 08, 2010


"Comment, c'est tout? Ah, monsieur, mais ce que je crois c'est que vous savez déjà vraiment tout - que je vous ai tout confié. Pour avoir le final, pour connaître le reste qu'il manque, ce qu'il vous suffit, plus ou moins, c'est d'être attentif à ce que j'ai raconté, de trifouiller dans le vif de tout ce que j'ai dit. Parce que je n'ai rien raconté au hasard: l'accent mis seulement sur le principal, je crois bien. Je ne gaspille pas les mots. Mon singe va vêtu. Réfléchissez, vous trouverez. Vous situerez l'intrigue. Pendant ce temps, un autre café arrive, nous fumons une bonne cigarette. C'est de cette façon que je tresse mes journées: à pourpenser. Installé dans cette bonne vielle dodine, qui vient de Carinhanha. J'ai un petit sac de reliques. Je suis un homme ignorant. Ça me va. Est-ce que ce n'est pas seulement dans l'obscurité que nous percevons la petite lumière isolée? Je veux voir ces eaux, voir la lueur de la lune..."

João Guimarães Rosa, Diadorim

2 Comments:

Anonymous raphu said...

Vive houelmerde et desfientes!!!

09 novembre, 2010 13:55  
Anonymous Anonyme said...

Il est vrai que je m'attendais à un commentaire sur le nouveau prix CONcourt, mais je suppose que tu as préféré l'ignorer, vu que tes cheveux ne peuvent plus se dresser sur ta tête...
Clé

10 novembre, 2010 10:13  

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