épisodes mal définis
Le ciel, un ciel, ce ciel-ci, qui toise Lisbonne, eh bien il dégouline à l'envi, ces derniers jours et dernières nuits. Par épisodes mal définis. Regarde par ici; tiens c'est fini. Regarde par là; on dirait que pas.
Mais ça prend plus que la pluie pour contrarier mes pieds, leurs trépignements, leur soif de pas. Donc courir malgré tout se déploie.
Un deux trois.
Un deux trois.
Un deux trois.
Une fois rentré, le ciel s'était calmé, le vent avait de nouveau tout séché, alors je suis resté dehors pour m'étirer.
Un deux trois.
Un deux trois.
Un deux trois.
Une petite fille faisait des tours de la place, une place carrée qui peut faire quoi? allez, trente mètres de côtés. Je m'y suis accoté. J'ai commencé à tricoter. Mais non. C'était pour la rime.
Remarquez, j'aurais pu faire la malin et utiliser « marcotter ». Parce que v'là t'y pas que, l'autre jour, alors que je cherchais la définition d'un mot – mergulhar, je vous le glisse pour la route -, le dico me sert ceci: marcotter, provigner.
Marcotter. Provigner. Tout à fait.
Ben tiens. T'en as beaucoup des comme ça?!?
Un deux trois.
Un deux trois.
Un deux trois.
Marcotter. Provigner. Pour info, on pourrait aussi dire quelque chose comme bouturer. Non, non, pas biturer; là c'est d'autres racines qui s'abreuvent.
Un deux trois.
Ma présence, le long du tracé de la petiote, semblait puissamment l'agacer.
Tu bougerais pas tes poils et ton gros nez, s'te plaît.
J'ai pas bronché.
Non mais.
Quatre cinq six.
Maladresse et Miel, voilà qui ferait un bon résumé de ma vie, ai-je dit à Lisa.
Ungeschiklichkeit und Honig. Ja wohl.
Quatre cinq six.
Mergulhar?!? J'ai opté pour plonger, enfoncer.
Sept hui neuf.
Avec Lisa, grâce à Raphu, on est allés voir Tindersticks. D'entendre la voix de Stuart Staple, j'avais des frissons de Lhasa à la place des bras. Le jour d'avant, j'avais passé une heure à pleurer en la regardant; des clips, des petits films, des trucs picorés sur le net.
Ça ne veut rien dire de dire qu'elle me manque; je ne la connaissais pas, ne lui avais jamais parlé, il y avait juste Benoît qui quelques fois me narguait parce qu'il l'avait croisée. Non, ça ne voudrait rien dire de dire qu'elle me manque.
Elle me manque.
Dix onze douze.
Dans un entretien accordé à la sortie de son dernier album, elle disait ne pas vouloir faire une tournée trop longue, parce qu'elle avait déjà envie de se mettre à la confection de son prochain album. Elle ne voulait pas qu'il y ait une nouvelle fois plusieurs années de récupération et de digestion avant de parvenir à enregistrer.
Le ciel, un ciel, ce ciel-ci, qui toise Lisbonne, eh bien il dégouline à l'envi, ces derniers jours et dernières nuits. Par épisodes mal définis. Regarde par ici; tiens c'est fini. Regarde par là; on dirait que pas.
Quand je contemple les cieux, quand ils déplient une déroutante panoplie d'états d'âme, je me dis qu'elle s'est faufilée dans un studio d'enregistrement, là-haut.
Elle me manque quand même.
Libellés : Pensées vagabondes, Photos
6 Comments:
Ah je l'aime bien ce texte. PAs parce que mon nom y figure, mais j'ai tout lu sans le faire en diagonale comme des fois...! Merci!
Moi aussi je l'aime ce texte.
Enjoué, il danse
et m'entraîne avec lui.
Un , deux, trois …
On suit le rythme de tes pas , les vibrations de ton corps, les sensations de ton âme…
Et celles-ci deviennent (Honig)- ment les nôtres ..
Un grand Katch !
Et ben moi, je trouve tes photos à chaques fois superbes!
Je pense bien à toi !
Bisous bisous..Taratata
Salut Katch,
C'est Pedro l'ami à Anne, en fait elle m'a donné le lien de ton blog (on a le même design ;-)
Magnifiques mots et photos! Est-ce que j'ai ton permis pour rajouter une melodie à ton poème?
Gosteria imenso que tu desenhes uma melodia que poderia dançar com as minhas palavras...
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