katchdabratch

S'engouffrer dans le sillon de mots indociles; y façonner des points d'appui, pour soi et quelques autres. Pétrir les silences qui sont une partie du terreau où s'ensemence ce qui nous dispose dans le jour. Les inviter à s'ébrouer. Apparaît alors parfois une ouverture, elle offre au souffle un fragment de miracle: ne plus craindre la douceur.

lundi, janvier 13, 2014

se disputent l'espace





"Janvier. Des moineaux dans la mangeoire battent des ailes et se disputent l'espace. Puis arrivent des mésanges, des verdiers, une fauvette, un bec-croisé. Tu les regardes pendant des heures et leur ballet incessant te fascine. Dans un cahier tu notes chaque espèce observée. Il y a beaucoup de vivacité dans la lumière. Les oiseaux voltigent jusque devant ta fenêtre. Parfois un bruit les effarouche, ils s'éparpillent dans l'ombre des futaies puis rejaillissent, comme happés par le soleil, métamorphosés en quelque chose de léger, d'incandescent. Reliée, tu refuses à tes pas la lourdeur. A tes pensées les doutes, les tourments. Chaque jour est le premier jour de ceux qui te restent à vivre."

Françoise Matthey

Pour qu'au loin 
s'élargisse l'estuaire

Editions de L'Aire