Vive le dahu!!!
Il y a des phrases peu amènes qui circulent dans mon petit cahier intérieur, celui qu’il est impossible de fermer, un curieux mélange d’actualités, une soupe froide où macèrent des événements d’un peu partout, d’Autriche où une histoire déplorable donne l’occasion à Elfriede Jelinek de dénoncer encore un peu mieux le culte de la façade qui sévit dans ce pays carte postale (les ressemblances avec un pays de fondue et de chocolat ne sont pas fortuites et sont même revendiquées par votre jardinier serviteur), d’Argentine où les derniers Indiens guaranis, après le suicide de deux jeunes, ont décidé de se mettre en quarantaine pour lutter contre le fléau de l’alcoolisme et tenter de renouer avec leurs traditions, d’un peu partout en Suisse où les membres de l’UDC affichent de plus en plus la rancune qui les rassemble, la crainte de l’ennemi commun, notre pays s’est construit sur cette belle fraternité, peut-être est-il illusoire de vouloir en sortir, malgré l’abondance, à cause de l’abondance.
Le dénuement porte plus à l’amour et à la générosité que la possession et le pouvoir, mais je ne suis même pas certain que ce(s) mot(s) existe(nt) encore dans le dictionnaire.
Ceci dit, plutôt que de laisser le précoce vieux con prendre le dessus, je préfère vous servir quelque chose de plus « frais », avec l’impression que c’est aussi en renouant avec une certaine « fraîcheur », devenant ainsi réceptif aux clins d’œil que nous fait la vie, que l’on peut s’extraire de
Je suis resté un moment à le regarder, absorbé qu’il était par sa lecture. J’attendais discrètement qu’il lève la tête pour me dire : « Bonjour monsieur ! C’est pour « Le Monde » et « Libération » ? Je vous les ai délicatement mis de côté ! ». C’est un type d’une cinquantaine d’années, il a repris le kiosque de la petite dame qui croyait que j’étais violoniste, elle passe encore de temps en temps, pour lui donner des conseils, parce qu’elle n’arrive pas à se faire à l’idée qu’elle ne travaille plus, parce qu’elle sait quand je viens et qu’elle aime bien me parler de son mari.
Je l’observais donc, ce drôle de bonhomme, me réjouissant de voir ce qu’il lisait, espérant pouvoir engager la conversation.
Il a levé la tête, m’a salué, a enchaîné avec ses paroles habituelles.
Devant lui, soigneusement plié pour ne pas perdre sa page, « Le journal de Mickey » lui souriait.
J’ai eu très envie de l’embrasser, mais, avec mes deux journaux dans les mains, je me suis dit qu’il prendrait sans doute peur, alors je me suis éclipsé sur le pointe des pieds, le laissant en bien meilleure compagnie que la mienne.
Libellés : Pensées vagabondes
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