mes ailes s'étirent
« Quand je regarde tomber la neige, je ne peux pas faire autrement que de me dire que chacun de ces flocons a une histoire à lui. »
En regardant par la fenêtre, j’ai un petit sourire et une pensée émue pour Alex à qui je viens d’envoyer un message. Difficile effectivement de ne pas avoir envie de relire cette poésie qu’il nous a fait le plaisir de lire à la Marionnette, samedi dernier.
Hier matin, c’était ma grand-maman qui me disait qu’elle pourrait passer des journées à regarder la neige tomber, apaisée. « Enfin je ne sais pas comment dire, c’est toi le spécialiste des mots. »
Le soir venu, aux abords de la gare, c’est un type un peu éméché qui est venu me dire qu’il aimait ce blanc « immaculé », tellement plus beau que « toute cette merde grise bétonnée ».
Tout à l’heure, Marlène, la maman de Raoul, viendra me trouver, admirer Fribourg qui se trémousse dans le blanc. Elle n’a pas vu la ville depuis plus de trente ans. La cité des Zähringen est toujours magnifique, mais le paysage est bien plus occupé qu’à l’époque. Nous résisterons à notre manière, envoyant quelques boules de neige sur des types trop sérieux.
Ma tournée d’adieux continue. Mes ailes s’étirent de plus en plus précisément.
Du coup, j’espère que ne vous m’en tiendrez pas rigueur, je ne suis pas souvent devant mon ordinateur, ni pour lire, ni pour écrire.
Savoir que vous venez de temps en temps vous laisser envelopper par ces musiques que j’aime suffit à me combler.
"Dernière chance pour toute victime sans nom:
qu'il y ait, non pas au-delà des collines
ou des nuages, non pas au-dessus du ciel
ni derrière les beaux yeux clairs, ni caché
dans les seins nus, mais on ne sait comment
mêlé au monde que nous traversons,
qu'il y ait, imprégnant ses moindres parcelles,
de cela que la voix ne peut nommer, de cela
que rien ne mesure, afin qu'encore
il soit possible d'aimer la lumière
ou seulement de la comprendre,
ou simplement, encore, de la voir
elle, comme la terre la recueille,
et non pas rien que sa trace de cendre."
Philippe Jaccottet, Dis encore cela...
Libellés : Pensées vagabondes
1 Comments:
Je te l'avais dis, l'oeil, lorsque la neige tombe, se plie à la contemplation de l'histoire de chaque cristal de glace. C'est inévitable. Si ces flocons tombent c'est pour raconter quelque chose. Ils s'écrasent, comme un récit ils ont une chute.
Ce matin aussi, je me suis réveillé, j'ai ouvert les volets et 10 cm de neige recouvrait le paradis marinois!
Prends tes ailes et vole entre les flocons. Dans cet espace gris-blanc, où le souvenir des bonshommes de neige est très fort!
Profite de Fribourg sous la neige! Et bon Weekend!
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