vague égrénée par l'âme indocile
"C'est à ce moment précis qu'elle commencerait à onduler, dans le frémissement de cette quiétude dominicale rythmée par quelques pépiements, parfois les protestations d'un chien qui se sent oublié, sa plainte vite suivie par celles d'autres, il y a tout près cet homme, d'abord pas vu, son corps fondu dans l'horizon d'un banc, aussi un saladier vide, tout ce qui s'était dans un premier temps frotté à une râpe décidée a disparu, englouti distraitement pendant que la lecture occupait l'espace; lire le magazine qui a voyagé jusqu'ici sous le bras, soumis à un équilibre bien précaire, lire les ombres somnolantes tapissant cet abri, lire la rangée d'arbres trop sages longeant le mur; oui, c'est à ce moment précis, les confidences des vagues et du sables, aimées cette semaine, voltigeant sur la face-cœur des paupières, qu'elle commencerait à onduler, cette phrase, ne souhaitant plus jamais s'aplanir, mais consciente dès son entame qu'il s'agira, malgré tout, d'assez vite y consentir; pour caresser le rivage où d'autres mots lézardent, afin, vague égrenée par l'âme indocile, d'aboutir, plutôt que de s'échouer, sur cette rive imparfaite, puis d'y attendre avec une douce ferveur l'arrivée de frères et soeurs d'écume, enivrés par les flots, écrivant une symphonie imaginaire, ressac de notes éternelles suggérant la belle errance, folle, d'une famille portée par un Océan de paroles vagabondes."
Libellés : Photos, Textes persos
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