katchdabratch

S'engouffrer dans le sillon de mots indociles; y façonner des points d'appui, pour soi et quelques autres. Pétrir les silences qui sont une partie du terreau où s'ensemence ce qui nous dispose dans le jour. Les inviter à s'ébrouer. Apparaît alors parfois une ouverture, elle offre au souffle un fragment de miracle: ne plus craindre la douceur.

mercredi, novembre 26, 2008

Les deux modes de connaissance

"Mon analyse, d'une langue et d'une pensée si trébuchantes, saura-t-elle un jour définir les deux modes de connaissance: celui de la raison et celui de la grâce?"



Gustave Roud, Journal

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7 Comments:

Anonymous Anonyme said...

bon ca pas de rapport avec cette magnifique phrase du Gustave qui m'interpelle fortement dans mes études langagières mais tu nous a mis du Bon Iver... ça c'est l'esprit!!! waouw!!!!

26 novembre, 2008 19:34  
Anonymous Anonyme said...

Merci pour la féerie magique de ce paysage enneigé , les arbres ornés de delicats étincelants cristaux , presque irréels...

La voix de Barbara ( « Dis quand reviendras tu « ), cet instrument magnifique d’expression , qu’ elle module avec une sensibilité extraordinaire et la manière dont elle caresse les mots…tout cela touche , va droit au cœur ! L’écouter c’est une joie !

J’ai une perplexité sur le sens de ‘ grâce ‘ dans le texte de G. Roud. car on peut l’interpréter partant de divers points de vues .

Quelle est votre interprétation , cher Katch ?


Une reconnaissante lectrice

26 novembre, 2008 20:12  
Anonymous Anonyme said...

En voilà une jolie photo,mais je viens d'en voir une encore plus jolie ,ou tu tiens un bien joli bébé...J'attend de tes nouvelles pour un thé...bisous tatayaya

26 novembre, 2008 20:42  
Blogger Minano said...

Depuis le blog de Battuta. Curiosité m'amène vers ici. Je prendrai le temps de lire, humer et peut-être rêver. Qui sait ?

27 novembre, 2008 01:05  
Blogger katch said...

La menace: :-)

Anonyme: Roud utilise ce terme en rapport avec ce qu'il appelle un "état de grâce poétique", une fulgurance qui provoque, notamment, une prise de notes lors d'une balade, ou alors le re-surgissement d'un souvenir dont la richesse n'a pas tout de suite été mesurée.

Mais ces illuminations sont "imprévisibles et improvocables"...

Voilà pour l'acceptation de Roud, quant à moi, c'est aussi pour la perplexité qu'il évoque que ce terme me réjouit.

Je ne peux pour ma part m'empêcher de rattacher ce mot à Simone Weil :

"Ne pas exercer tout le pouvoir dont on dispose, c'est supporter le vide. Cela est contraire à toutes les lois de la nature: la grâce seule le peut.
La grâce comble, mais elle ne peut entrer que là où il y a un vide pour la recevoir, et c'est elle qui fait ce vide."

dans "Accepter le vide"

"Renoncer à tout ce qui n'est pas la grâce et ne pas désirer la grâce."

dans "Détachement"

Taratata: Dis-moi quand tu es libre un après-midi et on organise cela de suite.

Minano: Au risque de me répéter "La curiosité est la forme la plus pure d'insoumission", dixit Nabokov (le pire c'est que je ne sais même pas d'où vient cette phrase...), alors humez bien!

27 novembre, 2008 08:07  
Blogger katch said...

"Je suis né dans un monde qui commençait à ne plus vouloir entendre parler de la mort et qui est aujourd'hui parvenu à ses fins, sans comprendre qu'il s'est du coup condamné à ne plus entendre parler de la grâce."

Ch. Bobin, La Présence pure

27 novembre, 2008 18:12  
Blogger @ude said...

à bout d’ailes

il est toujours
à bout d’ailes
à bout de nous

plus que la tendresse
infinie
qui bascule

parfois obscurcie
d’un bref mirage

mais toujours présente
omniprésente
omnipotente

comme une grâce de pivoine
un soir oublié
une brassée d’innocence
un jour troublé

et puis cette parfaite lenteur du temps périmé
la couleur du fond de l’aube

Mai 2008

17 décembre, 2008 00:14  

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