katchdabratch

S'engouffrer dans le sillon de mots indociles; y façonner des points d'appui, pour soi et quelques autres. Pétrir les silences qui sont une partie du terreau où s'ensemence ce qui nous dispose dans le jour. Les inviter à s'ébrouer. Apparaît alors parfois une ouverture, elle offre au souffle un fragment de miracle: ne plus craindre la douceur.

mardi, janvier 13, 2009

Ne vous laissez pas séduire, disait Baudrillard

Hier après-midi. Frère Océan, il est là, me regarde, il rugit, me met en garde ; m’exhorte à continuer à monter aux barricades, à ne pas me résigner devant les esprits en débandade, les consciences en cavalcade.

Cadere, tomber. En latin.

Je tombe sur mon journal, ce matin.

« La mesure de l’indécence », en éditorial. Gaza, encore, toujours.

Mercado, marché. En portugais, en espagnol.

« La ruée sur les soldes », en Une. Gaga, dans le décor, abat-jour.

A-t-on choisi de choir, indéfiniment, de passer au hachoir miroirs et sentiments ?

Hanna Arendt, revenant sur le fait qu’elle avait été arrêtée par la Gestapo : « Mindestens war ich nicht unschuldig ».

Au moins, je n’étais pas innocente. Vrai, tristement vrai.

Mais.

Mais quel sens, quelle valeur ont encore les mots quand il faut se réjouir d’être coupable parce que cela signifie qu’on n'a pas collaboré à la Mascarade ?

Quand le mascara ressemble plus que jamais à du masque à rats ?

Cadere, tomber. J’en perds mon latin.

Cadre, en français. En sortir, par pitié autant que par impiété, ce sont les plombs qui ont pété, arrêtons de rallumer.

Hier après-midi. Frère Océan, il est là, me regarde, il rugit, me met en garde ; m’exhorte à continuer à monter aux barricades, à ne pas me résigner devant les esprits en débandade, les consciences en cavalcade.







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3 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Merci pour tes vagues.

13 janvier, 2009 18:58  
Anonymous Anonyme said...

Difficile cher ami, de garder goût de la vie simple et heureuse. Nos consciences sont torturées par ces vagues funestes. Merci pour le meneur de lune, chez jalel;
pour vous remercier, encore quelques lignes de la troisième partie :
"Ecris ce que tu auras crée de plus fort et par rapport à quoi tu sois, avec toute ta vie, fragile comme une ombre. Sache le rendre invraisemblablement beau et si pur qu'un homme se dise en le connaissant : "Si ceci est, je ne suis pas " aérien et léger : enfin, fais-en le songe d'un être plus réel que toi."

13 janvier, 2009 23:47  
Anonymous Anonyme said...

Bonjour Katch,
Il y a un quelque chose d'essentiel dans ce que tu écris-là, je crois que c'est une sorte de réaction - j'allais dire "juste" - à l'esprit de ce temps, notre temps. Je suis de plus en plus convaincu (comme toi?) que la résignation est sœur de la guerre, et qu'elles flottent toutes deux dans l'écume du matin. Séduction, débandade: l'un et l'autre bout d'une relation amoureuse qui passe par la passion et meurt dans la désillusion. Mais tu résistes, et as le courage de le dire.

15 janvier, 2009 10:00  

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