L'objectivité? Lorsque la domination se déguise en science
Celui qui devait arrimer arrima, le bateau hexagonal s’embarque donc en eaux sarkoziennes pour de bon, ou de mauvais, les semaines nous le diront.
J’aimerais juste revenir sur quelque chose qui m’a frappé cette semaine en écoutant différentes personnes ayant apparemment suivi ces présidentielles avec plus d’intérêt que moi.
Tout a commencé mercredi soir, loin de moi l’idée de regarder le tant attendu duel, et voilà qu’en plus il y avait un autre match, avec un ballon, qui s’annonçait autrement plus palpitant.
Je ne reviendrai pas sur la démonstration footballistique proposée par une des deux équipes sur le terrain, mais sur les propos rapportés un peu plus tard par une copine qui avait préféré assister au débat télévisé.
Selon elle, après la piètre prestation de Ségolène, à qui elle reprochait notamment d’avoir sans cesse coupé la parole à Sarkozy, les personnes qui hésitaient encore allaient sans doute opter pour le candidat UMP.
Le lendemain, la plupart des journaux que j’ai consultés estimaient quant à eux que Ségo avait, hormis quelques « bourdes », « remporté » les joutes orales.
Le soir du même jour, à l’entraînement, un de mes coéquipiers m’a dit qu’il a trouvé que Sarko avait joué juste lorsqu’il a dit à Ségo, après qu’elle ait exposé son point de vue sur un sujet dont il ne se rappelait plus : « Je n’ai rien compris à ce que vous avez dit ! ». D’après mon copain, Sarko avait magnifiquement résumé ce que devaient penser la plupart des téléspectateurs.
Hier soir, alors que je mangeais avec mon petit frère et ma petite sœur, leur maman, qui discutait avec ma grande sœur, a dit qu’elle était certaine que Ségo n’allait pas gagner et qu’elle n’était pas compétente, puisque c’était la première fois qu’elle comprenait un politicien, en l’occurrence une politicienne, lorsqu’elle parlait à la télé.
Je vous laisse conclure ce que vous voulez de ces contradictions, l’important, pour moi, c’est de les relever, cela plaide contre les poings tapés fort sur une table.
Je suis en train de rentrer de Lausanne, je suis allé voir Philippe Forrest, un moment, il a dit quelque chose qui m’a beaucoup plu : la littérature est morale et politique en ce qu’elle rend compte de la singularité de chaque être.
J’aime cette façon de considérer le pouvoir, le fait de gouverner, comme une attention qui devrait être portée à chacun individuellement.
C’est beau, juste et absolument impossible.
Libellés : Pensées vagabondes
1 Comments:
"Les majorités, ça devrait être interdit par la démocratie (...) Avec la majorité, il y a plus de démocratie possible, il y a plus que la majorité. (...) ma politique, c'est la minorité. Même que moi-même, je suis pas autre chose: je suis une minorité, la plus petite minorité, et je le reste."
Romain, in Adieu Gary Cooper (p. 207)
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