Vivre, vraiment?
Dans plusieurs des livres que je parcours ces temps, il est question de la modernité et de la toute-puissance de la bureaucratie. Le propos, en gros, peut être résumé de la manière suivante : on nous apprend de plus en plus à fonctionner, pas à vivre.
Ce qui est logique puisque le second ne s’apprend pas. Mais il est difficile d’accepter, dans un cadre où l’on voudrait effacer les facteurs aléatoires, que des choses ne peuvent pas être enseignées.
Cela est valable pour les coachs d’entreprise comme pour la sacralisation des diplômes.
Ou comment faire de la pensée positive non plus une manière d’être mais un impératif d’entreprise, ce qui est tout de même du génie. Du mauvais génie.
Pensons, et positivement je vous prie, encore que de manière très relative puisqu’il s’agit d’avantage de devenir une base de données que le nouveau Platon, avant de vivre.
Il suffit aussi d’évoquer la place des séries télévisuelles ou de personnages virtuels pouvant être endossés dans un programme comme « Second Life ».
On est tout de même bien loin, bêtement, de ce qu’une de mes enseignantes m’avait présenté, petit étudiant curieux, comme le symbole de la vie : l’eau.
Je nage dans une mare peu claire, vous avez raison, et pourtant.
En Suisse, Glaris vient d’accorder le droit de vote cantonal depuis 16 ans, il faut s’en réjouir, paraît-il.
Je vois, autour de moi, une quantité impressionnante d’adolescents complètement perdus.
Pas de repères, pas de critères pour réfléchir sur la manière de se situer dans la soupe froide qui les entoure. Rien de stimulant. D’authentiquement stimulant, rajoute le vieux con qui sommeille en moi.
Nous sommes dans la société du loisir, vous savez, ce cadre merveilleux qui permet à des jeunes d’avoir l’impression que la PS III, dont on leur vante les mérites tous les jours à coup de publicités toutes plus géniales les unes que les autres, est véritablement quelque chose de vital.
Vital. Je nage mais je pèse mes mots. Ils flottent, je vous assure.
Alors quand je vois le nombre de gamins qui ont envie de se donner la mort parce qu’ils trouvent que c’est peu engageant de se voir réduire à un citoyen/travailleur, à un potentiel de production et de pseudo-décisions, qu’en plus je suis complètement d’accord avec eux, je ferme les yeux et je pense à Gary, je vois alors des éléphants en train de courir, j’aperçois un équilibriste en train de jongler avec une infinité de balles, je m’en remets à la toute puissance de l’imagination et de la création.
Et je dis que non, je ne pense pas que ce soit une bonne idée d’avancer l’âge où on fait d’un enfant, paumé ou pas, un super citoyen, une personne responsable, avec tous les dégâts collatéraux imputables à ce terme puant de culpabilisation implicite.
Qu’on arrête de nous demander, de plus en plus tôt, d’assumer les méfaits de la croissance et du développement, saupoudrés de durabilité ou pas.
Je refuserai toujours d’être réduit à un cahier des charges ou à un code-civil, il en va d’une idée de l’Homme chantée par des personnes que j’aime. Authentiquement.
Libellés : Pensées vagabondes
4 Comments:
j'ai trops de choses à dire pour les mettre vite ici, j'ai plein de points d'interrogation, mais sache que ça me fait du bien de lire ce que tu écris!
Comme ca tu lis des livres? Premiere de Cordee aussi? tu l a fini...y a qqn qui en aurait besoin.hihih allez Katch, un ptit dtour par perolles 83 12c4 hein merci!!!
a bient
Une analyse très juste de la société actuelle.
Je te tire mon chapeau!
Into the wild...
A man like you...just a feel...
There's something here..
Really...Rather Amazing...
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