katchdabratch

S'engouffrer dans le sillon de mots indociles; y façonner des points d'appui, pour soi et quelques autres. Pétrir les silences qui sont une partie du terreau où s'ensemence ce qui nous dispose dans le jour. Les inviter à s'ébrouer. Apparaît alors parfois une ouverture, elle offre au souffle un fragment de miracle: ne plus craindre la douceur.

lundi, septembre 29, 2008

La décence ordinaire

Mes pensées, plutôt mes « gribouillées », ont envie de divaguer depuis la Finlande, où « le mal-être se situe au niveau de tout le pays » dixit un ami pour qui cet endroit a une grande importance, une ami pas étonné le moins du monde par le coup d’éclat de la semaine dernière, il pense même que cela risque de se reproduire très vite.

Partis de ce condensé de bonheur, on pourrait faire un crochet par les chiffres indiquant le pourcentage de dépressifs chez les étudiants français, prolongeant la douceur avec les forums qui permettent à des suicidaires ne voulant pas faire le pas tout seul de trouver l’âme (noir-) soeur. Les autorités prennent les choses en main, interdisant les sites, s’attaquer plus en amont serait trop compliqué, il faudrait alors bien un jour accepter qu’on fait fausse route depuis longtemps, ce qui n’est pas envisageable.

On met son costard et on récite son cahier des charges, même si on se débat tous dans la même décharge.

Mais bon, vous devez avoir l’impression, à juste titre, que je vous serre toujours la même soupe. Change de disque mon petit. Désolé, c’est plus fort que moi. La famine, la guerre, je n’ai pas la prétention de comprendre, c’est à des années lumière du cadre de mes palpitations, mais ça, le règne du gris, je baigne dedans, je peux le constater tous les jours.

C’est hurlant de partout, mais puisque tant peuvent continuer de se frotter les mains, on fait comme si. On médicamente la hausse des cris (Romain n’est jamais loin, besoin de respirer oblige), on ferme les yeux sur l’appel d’air de la faiblesse. Soyez, soyons forts. Tête levée. Cœur lessivé.

Orwell parlait de « décence ordinaire », c’est exactement cela, pour moi, refuser de prendre le wagon de ceux qui survolent et regardent de haut, de la décence ordinaire.

On parle,

On radote,

Sur le prix de l’essence.


Juste à côté,


Elle plie,

Elle prie,

La décence.

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