katchdabratch

S'engouffrer dans le sillon de mots indociles; y façonner des points d'appui, pour soi et quelques autres. Pétrir les silences qui sont une partie du terreau où s'ensemence ce qui nous dispose dans le jour. Les inviter à s'ébrouer. Apparaît alors parfois une ouverture, elle offre au souffle un fragment de miracle: ne plus craindre la douceur.

jeudi, juin 04, 2009

que les histoires s'invitent








Quelques oiseaux esquissaient la ponctuation de la phrase sans fin que le bleu murmurait, une virgule par-ci, un tiret par-là.


Seulement pour la forme puisque, lisant cette prose céleste à haute voix, la respiration prenait ses aises, savait d’instinct où s’affirmer.


Après avoir mangé sur le pouce, comme le propose l’expression, Luca et Maud s’étaient laissés tenter par l’idée d’une sieste ; l’Océan, plusieurs dizaines de mètres plus bas, les avait enjoint d’écouter leur envie.


Déchaussé, je m’étais glissé jusqu’au Sanctuaire de Notre Dame da Pedra Mua, impressionnant édifice dont les fenêtres et les portes de la partie qui permettait d’accueillir les pèlerins ont été emmurées, renforçant l’étrangeté et la force que dégage l’endroit.


J’étais sur le point de rejoindre l’énorme « cour intérieure » par un petit passage qui se trouve derrière l’église lorsque j’ai entendu des coups. Comme un volet qui aurait été mal fermé. Des coups qui se répétaient, à un rythme régulier.


Je cherchais du regard d’où provenait le bruit.


J’écoutais pour tenter de percevoir autre chose, mais rien, juste ce battement répété, et moi.


Je m’aventurais dans l’enceinte.


Face à l’église, levant la tête, j’apercevais alors un bout de bois qui tapait à l’intérieur d’une fenêtre fermée.


Un bout de bois qui, lorsque je le vis, disparu aussitôt.


Le retour du silence, caressé par le vent, semblait guetter ma réaction, sourire en coin.


Debout, seul au milieu de ce lieu défiant le temps, dans ce cadre conçu pour que le pouvoir spirituel prenne le pas sur le temporel, ma peau n’était plus que frissons.


Les frissons d’un être heureux de ne pas tout comprendre ; la chair de poule d’un petit garçon qui, depuis longtemps, aime que les explications résistent et que, dans ce vide, l’imagination s’agite.


Que, dans ce flou, les histoires s’invitent.



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3 Comments:

Anonymous Anonyme said...

:)

05 juin, 2009 00:17  
Blogger Alexandre said...

Merveilleux texte, j'ai savouré tous les mots, toutes les phrases. Je me suis laissé porté par l'étrangeté spirituel de l'endroit où tu te trouves.

À mon tour j'invite l'imagination à venir taper contre la fenêtre de mon stylo. L'encre bleu, quelques mètres plus bas, dessine les contours d'un infini étrange. Un horizon de mots vient s'écraser, dans le remous d'une vague, sur la falaise brillante. Celle qui reflète la chaleur du soleil dans une torpeur d'outre tombe et dont l'immensité nous rappelle la part minime de notre existence...

Merci pour tous ces beaux mots. Ils m'accompagnent dans les rêves. Je l'ai prends dans mon baluchon imaginaire. Je l'ai prends pour partir. Ils m'inspirent. Merci my man!

05 juin, 2009 01:48  
Anonymous IsaBercée said...

I read
I look my eyes wide open
Shutttt
Beautifull

06 juin, 2009 23:05  

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