katchdabratch

S'engouffrer dans le sillon de mots indociles; y façonner des points d'appui, pour soi et quelques autres. Pétrir les silences qui sont une partie du terreau où s'ensemence ce qui nous dispose dans le jour. Les inviter à s'ébrouer. Apparaît alors parfois une ouverture, elle offre au souffle un fragment de miracle: ne plus craindre la douceur.

mardi, janvier 12, 2010

"Il faut avoir beaucoup de souffle, être prière et vent"







“-Oui, je vais entrer dans l’autre monde, balbutie le vieillard.


Ses mots tombent dans le ruisseau d’ombres puis s’égrènent, se dissipent en lui.

-Et le monde me flatte.


Il avance dans des débris, des morceaux de passé, comme des épaves où l’on se réfugie.”



Je vous ai dit une bêtise, le dernier livre de Maurice Chappaz s’intitule “Le roman de la Petite Fille”, il vient de paraître chez Fata Morgana.


Il est inachevé, il a mis au net les chapitres terminés six jours avant de ne plus ouvrir les yeux.


La mort de ce nonagénaire, celle aussi de personnes qu’il a aimées, repose en douceur dans chacune de ces pages.


Rien de pathétique ou de complaisant, bien au contraire, l’apaisement face à la venue de l’Inconnue Fondamentale.


Cet ouvrage superbe a été tiré à mille exemplaires.


J’ai placé les quatre que Sylviane a commandés à côté de la pile de ceux de Chessex, qui partent à la pelle parce qu’il y a du salace, du scandaleux. En Suisse, il se vend sous cellophane avec un avertissement rouge: réservé aux adultes.


Le marketing étouffe le monde, je déteste chaque jour un peu plus la manière dont il nous met la tête sous l’eau.


Pendant qu’un film apparemment à ne rater sous aucun prétexte, une prouesse qui cartonne au box-office, entame sa x-ième semaine dans les salles, “Bright Star”, de Jane Campion, donne à la poésie ses lettres de noblesse sur écran.


Il y a une constellation de pétales dans ma définition de la Beauté, la chorégraphie que Béjart avait composée sur “La solitude” de Barbara y est en bonne place; les minutes retraçant l’amour entre John Keats et Fanny Brawne viennent se glisser tout en haut de la liste, près de ces moments de grâce qui aménagent le regard.




Quand je suis arrivé chez ma grand-maman, dimanche en fin de journée, Lulu, ma cousine, mon petit chameau, venait de s’en aller.


Il restait la petite table qu’elle avait dressée pour que l’on puisse profiter de ses prouesses culinaires.


“Je lui ai dit qu’elle devrait faire pâtissière, quand elle sera grande” m’a dit ma grand-maman.


“Tu sais ce qu’elle m’a répondu? Elle préfèrerait être seulement gâteau-lière.”

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1 Comments:

Blogger Ondine said...

Mince, j'ai raté ton anniversaire! (En fait,je ne savais pas c'était quand!)

Alors, quelques notes festives de mon piano, quelques câlins et un bisou sur ta joue!

25 janvier, 2010 22:29  

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