des fugacités qui s'étirent
Lu, au bord d’une route jurassienne : Travaux en falaises ; je n’ai pu m’empêcher de penser à mes chantiers d’écriture. Sans doute l’idée d’une chute possible ; de soi, de pierres, ou des deux. Mais également l’optique d’une ascension : être le premier de cordée de son âme en fuite, du son de son âme qui s’effrite.
Vivre des moments qui comptent, formulation de Ralph, lors d’une soirée chez lui où rires et confidences se tenaient par la main. Y repensant, en Toscane, je me suis arrêté pour noter ceci : s’engager dans l’écho de fugacités qui s’étirent.
Tentant de ne pas trébucher sur l’immonde
de ce vaste monde dévasté,
des mots viennent me visiter,
investissent mes pensées.
A l’écoute des déroutes,
parvenir à s’émonder,
à s’amender ;
trouver cette faille où la lucidité
n’est plus écourtée,
mais d’apaisements véhéments escortée
SuisseID, nouvelle carte à puce permettant de faciliter les transactions électroniques. La sécurité de l’identité numérique n’est pas menacée, est-il précisé. SuisseID, comme un hologramme où se devinerait le mot « suicide ». Peut-être parce que c’est effectivement une partie de soi qui meurt, quand on estime que les méandres de ce qui nous définit peuvent être réduits à des données. En rire ou en pleurer ?!?
« J’ai arrêté de réfléchir si ça me fait chier ou non, parce que de toute façon ça me fait chier », phrase entendue au Nouveau-Monde, où je bouquinais en attendant d’aller à une séance d’information sur un projet du Belluard : Human Library. M’est revenue en tête l’affiche aperçue à l’entrée des locaux des CFF, elle indique le nombre d’accidents de travail lors de l’année en cours. N’est-ce pas une définition de l’Homme "civilisé" : un accident de travail ?
Week-end prolongé dans les Grisons, le paysage était empêtré dans le gris et l’eau qui chutaient du ciel, en choeur. Quatre jours à se faire ombre dans les pages, à s’ombrer dans les mots ; écouter et se joindre à un orchestre jouant différentes nuances du sombre, révélant ainsi les précieuses éclaircies parsemées dans la partition. Une vie, un élan ; polir ce qui brille pour ne pas sombrer.
Parmi les visiteurs occasionnels de notre balcon miraculeux, il en est un qui est particulièrement réjouissant : une pie dont la témérité n’a d’égal que la légèreté. Alors que bien d’autres oiseaux s’égaillent au loin, dessinant les entrelacs d’un doux refrain printanier, elle s’approche à portée de caresses pour nous égayer. Elles sont deux à se démarquer de la troupe de saltimbanques ailés, l’autre est une buse majestueuse que quelques corbeaux tentent parfois de perturber. Elle abandonne alors brièvement son poste de guet, mais ne tarde jamais bien longtemps avant de venir le retrouver.
Libellés : Pensées vagabondes, Photos
1 Comments:
en chine on dit que si l'on reve de quelqu'un c'est parce qu'il à pensé à nous avant de s'en dormir... soit tu pense à moi, donc je reve de toi, soit tu reve de moi car il m'arrive de penser à toi souvent avant de m'endormir.
enfin je t'écris sur ton blog, pas pas pour que tu publie ce commentaire, mais car je viens de temps en temps dans ce lieu irréel, pourtant reel, chercher tes trace... et puis ça me fait plaisir de te laisser un bisou.
Ne publie pas ce commenter, je t'en prie: je suis ivre! :)
Que je me trouve seule ou en compagnie je te serre dans mes bras pour toutes les fois où une poèsie fait vibrer la partie de mon ame où ton nome resonne... très doux, tellemnet c'est fort...
gros bisous mon cher petit Karim, que l'amour te benisse toujours
gabi
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