katchdabratch

S'engouffrer dans le sillon de mots indociles; y façonner des points d'appui, pour soi et quelques autres. Pétrir les silences qui sont une partie du terreau où s'ensemence ce qui nous dispose dans le jour. Les inviter à s'ébrouer. Apparaît alors parfois une ouverture, elle offre au souffle un fragment de miracle: ne plus craindre la douceur.

jeudi, mars 05, 2009

sans que rien n'ait été dit







"Il croit maintenant que la voix s'est tue, que la véranda là-bas est déserte, comme le jardin alentour, comme les routes blanches plus loin encore, comme le monde. Il croit qu'il n'y a que de la couleur, dans le monde, à déteindre, à s'écouler dans le sable. Il espère, pourtant, il rêve qu'une main dont il ne sait rien écarte ses doigts à lui, un à un, doucement, pour y placer un des crayons de couleur, puis le resserre, sans que rien n'ait été dit, cependant, sans que personne ne soit venu du fond de la maison pour l'aider à créer le monde."


Yves Bonnefoy, La Vie errante

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1 Comments:

Blogger Ondine said...

J'adore la bouille du gosse sur la rampe d'escalier! Délicieux!

05 mars, 2009 15:59  

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