katchdabratch

S'engouffrer dans le sillon de mots indociles; y façonner des points d'appui, pour soi et quelques autres. Pétrir les silences qui sont une partie du terreau où s'ensemence ce qui nous dispose dans le jour. Les inviter à s'ébrouer. Apparaît alors parfois une ouverture, elle offre au souffle un fragment de miracle: ne plus craindre la douceur.

mardi, mars 03, 2009

avec deux zigottos pareils...









Nous n’avons pas eu besoin de déambuler beaucoup pour que Raphu tombe sous le charme de la ville. Il a suffi qu’il dépose, en équilibre entre langue et palais, la première pasteis de nata encore chaude, saupoudrée de cannelle. Ses yeux ont dit le reste. Ainsi que ses passages récurrents dans cette petite fabrique d’orgasmes gustatifs, au cœur de l’Alfama.


Comme le laissent supposer les photos, Aurèle n’a pas été en reste, elle s’est tout de suite mise au diapason. Pourtant, faut s’accrocher avec deux zigottos pareils.


Un moment très agréable à l’Institut franco-portugais, le premier soir, pour assister à un somptueux concert de kora. Accompagnés pour l’occasion par Pierre, personnage haut en couleur qui a été mon premier contact lisboète. Grâce à lui, même s’il n’en a pas profité, le grand dadet avait une adresse où aller danser le tango.


Séjour placé sous le signe des joies de la table, j’ai été mis à contribution. Mission : préparer une fondue aux tomates à la charmante brésilienne qui hébergeait les Suisses de passage. Je ne m’accorderai pas de mention spéciale, mais la casserole, improvisée en caquelon pour l’occasion, s’est plutôt bien entendue avec le fromage.


Nous avons ensuite démêlé le monde, une maille à l’endroit, dix mailles à l’envers, entre musique et jardin. Nous avons beaucoup ri, surtout.


Plusieurs éléments sont venus se glisser dans la ronde joyeuse de ce séjour dépaysant (je l’epère…) : l’Océan, la Casa do Alentejo, une prestation peu convaincante sur « Father and son » dans un karaoké du plus grand ridicule, un pique-nique où je me suis estropié le pied en tentant une réception scabreuse après pièce droite « hip-hop style», des vieux punks accoudés aux fenêtres, des photos à même d’assurer la pochette de notre album dès qu’on en finalise le concept,…


J’ai reçu un triple CD magnifique, « Rendez-vous », Erick Truffaz y est à l’honneur.


Juste avant leur retour en Helvétie, nous nous sommes laissés tenter, à nouveau dans l’Alfama, par l’art du roi du grill. Il y a déposé dorades et viande juteuse. Arrosés de vino verde, la sieste dans l’avion se profilait.


Hier soir, seul, sur le point de passer mon avant-dernière nuit à Queijas, j’ai ouvert « Le nu perdu » de René Char.


J’ai relu plusieurs poèmes. Notamment « Faction du muet », que j’aime particulièrement :


« […]


Je me suis uni au courage de quelques êtres, j’ai vécu violemment, sans vieillir, mon mystère au milieu d’eux, j’ai frissonné de l’existence de tous les autres, comme une barque incontinente au-dessus des fonds cloisonnés. »



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6 Comments:

Blogger Julien said...

Moi je te l'accorde sans concessions, la mention spéciale pour ta fondue à la tomate!

03 mars, 2009 11:23  
Blogger Unknown said...

Moi je veux aussi connaître l'orgasme gustatif!!!!!

03 mars, 2009 17:11  
Anonymous Anonyme said...

Leila!!! faut aller manger un pastek de nata chez le niak!!! c la grande classe!!! miam miam merci Katch pour ces belles vacances! je mets bientot le karaoké sur youtube....ahahhha!

le grand dadet

03 mars, 2009 19:35  
Anonymous Anonyme said...

Des souvenirs plein la tete... tout simplement. *sourire*

03 mars, 2009 22:47  
Anonymous Anonyme said...

Le karaoké, on veut le karaoké !!!!

Et merci à DJ Katch pour la découverte de Doudou Gouirand. Beau titre inspirant n'est-il pas ?...

Benoit

04 mars, 2009 05:23  
Blogger katch said...

En vrac:

"Les racines du ciel", j'avais un sourire à faire éternuer les nuages quand j'ai découvert le disque qui, dans son entier, est magnifique.

J'ai mis le clin d'oeil à la fin de la playlist, une petite gâterie pour les curieux...


Merci pour la mention spéciale, explorateur de choc.


Soeurette, tu sais que je t'attends pour quelques bonnes bouffes portugaises quand tu veux, ton chéri est le bienvenu.


Janeczka, j'aime bien l'idée qu'en jardinant mots, musique et photos je fais surgir quelques étincelles de souvenirs. Alors "sourire" également.


Grand dadet, change pas de style, au risque de me répéter.

04 mars, 2009 08:41  

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