un baiser sur le crâne bleu de la nuit
L’UBS (Union des Blaireaux de Service) se fait un plaisir de nous le rappeler.
Les chiffres que vont atteindre une vente aux enchères au Grand Palais à Paris, ce soir, aussi.
Les Oscars que l’on pourrait remettre, pour l’ensemble de leur œuvre, série en cours, à messieurs Sarkozy et Berlusconi, également.
Zapatero fait son possible pour entrer dans la danse. Accroche-toi José Luis, on va les avoir ces sans-papiers !
Une partie du peuple, c’est quoi ça ?, applaudit.
Pas certain qu’ils saisissent bien de quel côté du mur on les mettra, le jour venu, mais bon, quand la peur se fait moteur, la machine toussote avant de vomir ; ce ne sont pas les exemples qui manquent.
Non, rien à faire, je ne suis pas preneur de tout ça.
Vraiment l’impression d’être comme en attente.
Que ça passe ?
Que ça casse.
Cela se fissure de partout, mais on colmate, on colmate.
Je me sens en stand by.
Stand. By.
Se tenir au plus près d’un certain espoir, malgré tout.
Ne pas baisser les yeux, ni cesser d’offrir main et épaule, en somme.
Dans un monde qui va de plus en plus ressembler à un immense Océan où se promène un Jet luxueux, harponnant ceux qui s’accrochent, j’aime mieux continuer de nager, chantant une île qui n’existe pas.
Parfois, comme samedi soir, je me retrouve dans un restaurant quelconque du Bairro Alto, pour regarder le derby lisboète entre le Sporting et le Benfica.
Un pote de Maxime débarque. Ses parents sont d’origine indienne, il est né au Mozambique, puis a grandi ici. Il adore, tenez-vous bien, Marcel Proust, Marguerite Yourcenar, Jean Genet, Pascal Quignard,…
Et c’est un grand connaisseur de poésie portugaise.
Nous nous enflammons donc, nous débrouillant entre ses quelques mots de français et ceux que je comprends en portugais.
Nous nous sentons bien, entre bâtards humanistes.
Pendant que le Sporting déroule, que Liedson met un fabuleux extérieur du pied dans la lucarne, que Reyes égalise, je lui demandae de me parler d’Antonio José Forte.
« […]
j’ai posé un baiser sur le crâne bleu de la nuit
agenouillé sur un drapeau brûlant
entre la belle et la bête
j’ai dormi entre des phrases immenses barbares
et très pures
énoncées par le mystère
depuis ce temps
une vague d’éblouissant silence
sur laquelle volent des fleurs noires
quand la nuit tombe du côté de l’amour
et qu’un homme aux pas écarlates
traverse le brouillard
[…] »
Un de ses amis l’avait connu, pour lui, c’était le plus intense et le plus authentique.
Nous avons continué longuement, je lui ai griffonné quelques noms sur un petit cœur : Pascal Mercier, Tarun T. Tejpal, Gustave Roud, Philippe Jaccottet, James Sacré, Claude Esteban,…
Parfois, comme samedi soir, je me retrouve dans un restaurant quelconque du Bairro Alto, pour regarder le derby lisboète entre le Sporting et le Benfica.
Parfois, la fin de l’impossible n’est vraiment pas loin.
Libellés : Pensées vagabondes, Photos
1 Comments:
Moment magique à saisir... merci de le partager!
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