katchdabratch

S'engouffrer dans le sillon de mots indociles; y façonner des points d'appui, pour soi et quelques autres. Pétrir les silences qui sont une partie du terreau où s'ensemence ce qui nous dispose dans le jour. Les inviter à s'ébrouer. Apparaît alors parfois une ouverture, elle offre au souffle un fragment de miracle: ne plus craindre la douceur.

samedi, avril 18, 2009

de la proximité avec ses turbulences intérieures






« Nous arrivons, avec mes musiciens, d’une tournée au Portugal. Le fado est une musique qui me touche depuis longtemps, alors, comme nous avons passé du temps dans ce pays si particulier, j’ai eu envie d’apprendre un morceau d’Amalia Rodrigues. »


Elle avait commencé une chanson qui, comme tout ce qui la traverse, s’était avérée bouleversante. Puis, alors qu’elle touchait à sa fin, coupure de courant, généralisée.


Plus de lumière, plus de son, pendant une trentaine de minutes. Nous étions sous le « Dôme » du Paléo festival de Nyon, je ne l’avais jamais vu pareillement rempli. Débordant, pour tout dire.


J’avais découvert Lhasa quelques mois plus tôt, en Ecosse, grâce à une compilation de Joëlle. Dans le bus pour Inverness, une biographie de Gary sur les genoux, elle m’avait passé un de ses MD. Dominique A, Mathieu Bogaerts, Miossec,…


Tout d’un coup, j’arrête de lire.


« C’est qui ? Cette voix ? Cette ambiance ? »


« C’est Lhasa, elle est Mexicaine je crois. »


Ces jours, accrochés entre 2002 et 2003, restent comme une des escapades les plus merveilleuses de ma vie. On y avait beaucoup papoté avec Joëlle que je ne connaissais pas depuis longtemps, nous avions beaucoup aimé Glasgow dont nous avions eu un écho mitigé, ainsi qu’Edimbourgh, ville indescriptible.


Nous devions être quatre, deux s’étaient désistés peu avant le départ prévu. « T’es quand même motivé », m’avait-elle demandé au téléphone. « Tu rigoles ? » pour unique réponse.


Nous avions lu beaucoup, passé de longues heures avec du thé, à l’abri de la bruine qui semblait ne jamais vouloir s’arrêter. Hormis les pages de Dominique Bona sur Romain mon amour, j’avais avalé « Hier » d’Agosta Kristof, « Caligula » et « Le malentendu » de Camus, un livre du leader de Public Ennemy, et un sur Otis Reding.


Plus de lumière, plus de son, pendant une trentaine de minutes. Nous étions sous le « Dôme » du Paléo festival de Nyon, je ne l’avais jamais vu pareillement rempli. Débordant, pour tout dire.


Allaient-ils reprendre le concert ? Allait-elle faire sa diva, même si cela semblait impossible au vu de cette sensibilité merveilleuse, de cette envie de partage et de proximité avec ses turbulences intérieures qu’elle nous avait déroulées jusque là ?


Les problèmes techniques résolus, elle est revenue, avec un sourire flottant.


« C’est l’anniversaire de mon musicien, ici présent, qui m’accompagne depuis mes débuts. C’est un peu comme si nous avions soufflé la plus grande bougie du monde pour lui souhaiter plein de choses merveilleuses.

Je crois que nous en étions là. »


Ils ont repris très exactement au moment de la coupure, il restait une dizaine de secondes du morceau, ils l’ont jouée.


Après le concert, elle est venue pour un troisième rappel, les larmes aux yeux.


Je l’ai revue à Genève, puis à Morges où elle avait interprété, accompagnée seulement par un violoncelle, un morceau de Fayruz. J’ai des frissons rien que de l’écrire.


C’est Lhasa qui m’a fait découvrir le fado ; le Portugal, c’est donc aussi elle, en partie.


La semaine dernière, prenant une ruelle que je n’avais pas encore parcourue, à cinq minutes de chez moi, ma curiosité a été titillée par une inscription, sur une maison. Amalia y est née. A cinq minutes de ma chambrette.


Hier, Benito m’a envoyé un message intitulé « Tiens ! Qui est là, à la terrasse du café ? » (la grande dame habite Montréal, comme si je n’avais déjà pas assez de raisons de m’y rendre sans cela…), avec en lien un article concernant le nouveau disque, enfin, de ma future femme.


Il me disait aussi que souvent, quand il vient sur le blog, il reçoit des spams et autres réjouissances électroniques, ce qui m’attriste et m’agace.


Ainsi je m’excuse auprès de ceux qui connaissent ce genre d’inconvénients, si vous êtes moins perdus que moi en informatique, et que vous pouvez de ce fait m’expliquer comment me débarrasser de ces intrus, n’hésitez pas à me le faire savoir.


Bien tendrement vôtre

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3 Comments:

Blogger Ondine said...

Son regard m'a justement accrochée, ce matin, dans mon quotidien... coïncidence, synchronicité?

18 avril, 2009 14:22  
Blogger Unknown said...

AL GREEN... très très bon choix, que de souvenirs je te raconte bientôt!!!!

19 avril, 2009 00:18  
Anonymous Janeczka said...

Moi aussi j'ai eu des problemes de spam. Je pense que ca vient d'une de tes 'applications' comme le compteur ou le player.
J'adore Lhasa. Elle a fait un bout de chemin avec moi. J'ai appris que le nouvel album est pour bientot. Youpi!

19 avril, 2009 10:51  

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