katchdabratch

S'engouffrer dans le sillon de mots indociles; y façonner des points d'appui, pour soi et quelques autres. Pétrir les silences qui sont une partie du terreau où s'ensemence ce qui nous dispose dans le jour. Les inviter à s'ébrouer. Apparaît alors parfois une ouverture, elle offre au souffle un fragment de miracle: ne plus craindre la douceur.

lundi, avril 27, 2009

faim de ce lieu








"J'ai toujours faim de ce lieu


Qui nous était un miroir,


Des fruits voûtés dans son eau,


De sa lumière qui sauve,





Et je graverai dans la pierre


En souvenir qu'il brilla


Un cercle, ce feu désert.


Au-dessus le ciel est rapide





Comme au vœu la pierre est fermée.


Que cherchions-nous? Rien peut-être,


Une passion n'est qu'un rêve,


Ses mains ne demandent pas.




Et de qui aima une image,

Le regard a beau désirer,


La voix demeure brisée,


La parole est pleine de cendres."




Yves Bonnefoy, Une pierre

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