katchdabratch

S'engouffrer dans le sillon de mots indociles; y façonner des points d'appui, pour soi et quelques autres. Pétrir les silences qui sont une partie du terreau où s'ensemence ce qui nous dispose dans le jour. Les inviter à s'ébrouer. Apparaît alors parfois une ouverture, elle offre au souffle un fragment de miracle: ne plus craindre la douceur.

vendredi, avril 01, 2011

être obligé de vaciller




Avec force, quand je trébuche sur des souvenirs indociles, l'impression qu'il est nécessaire de perdre certaines personnes, pour enfin les retrouver; ne serait-ce que dans une parcelle de ses pensées. Ce qui fait la balance avec les fois où l'on se trouve, où l'on entrouvre son horizon, au moment où l'on accepte de se perdre.



Entre égarements et révélations, tout juste une plume qui voltige, échappée d'une aile de musaraigne.



Aperçu, lors de mes premières foulées, samedi, un ange qui lisait, assis sur des racines volumineuses. Les chapeautant et les prolongeant, un arbre ; il écoutait le temps barboter dans la Sarine. Et si c'était ainsi que Fribourg se laisse toucher.



Spectacle musical, l'expression vaut ce qu'elle vaut, à savoir pas grand chose, bref, spectacle musical à la Marionnette, la semaine dernière. La comédienne, à un moment, a un blanc. Lorsqu'elle reprend, au lieu de dire : « notre vie nous file à travers le corps », elle balbutie : « notre vie nous file entre le corps ». Peut-être encore plus juste, on y entend la pluralité et les failles de cette enveloppe qui nous porte.



Bon, t'en est où katchon ?, tu nous fais une session fragments et aphorismes de talus ?!?



Ça se pourrait bien.



Avant de me mettre au lit, lundi, j'ai jeté un œil sur d'éventuelles actualisations des sites que je consulte régulièrement ; j'espérais des mots qui me borderaient. Ils étaient là, ils formaient le titre d'un article que je n'ai pas lu : « être obligé de vaciller ». Je n'en avais pas besoin de plus pour aller me coucher. J'étais exprimé.



Je feuillette mon cahier, à la recherche de mes tempes perdues, envolées dans les battements de cœur d'une course effrénée. Je feuillette mon cahier, quêtant des étincelles à partager, mais je suis obligé de constater que mes notes se réduisent déjà comme peau de chagrin. La Toile m'apprend alors que, derrière cette expression, se cache du turc, remodelé par Balzac. J'y lis un éloge de la disparition quand elle se fond dans l'imagination.



Ben voyons.


Libellés : ,

1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Lu et aimé.

L. & L.

15 avril, 2011 12:57  

Enregistrer un commentaire

<< Home