katchdabratch

S'engouffrer dans le sillon de mots indociles; y façonner des points d'appui, pour soi et quelques autres. Pétrir les silences qui sont une partie du terreau où s'ensemence ce qui nous dispose dans le jour. Les inviter à s'ébrouer. Apparaît alors parfois une ouverture, elle offre au souffle un fragment de miracle: ne plus craindre la douceur.

samedi, janvier 06, 2007

Les rois images, le retour

Les rois images me poursuivent ces derniers temps.

Hier, je suis allé me promener avec mon petit frère, nous discutions « cinéma », enfin non, je ne sais plus trop de quoi nous parlions, mais le fait est qu’à un moment donné il me demande si j’ai envie de voir « Saw III », une avalanche d’hémoglobine pour adolescents en panne de sensations fortes.

Il me parle brièvement des premiers « volets », étonnamment, alors qu’il ne s’agit que d’images « chocs », il a peu de souvenirs.

14 ans, et déjà plus rien ne l’étonne à part le fait que je puisse passer des heures à lire.

En fait c’est « ultra-gore » (comment ? je maîtrise très bien les différents niveaux langagiers ? oui, merci, bonne année, en passant) m’entends-je lui rétorquer, il répond affirmativement, content, rêveur.

Non seulement je n’ai pas envie de le voir, mais je suis INCAPABLE de regarder ça, j’étais allé voir « Irréversible » lorsqu’il faisait scandale sur la Croisette, parce que Vincent Cassel que j’aime bien (pourquoi ? bonne question, je trouve qu’il a une bonne tête, le président iranien aussi ? c’est vrai, bon, disons que j’enlève le « j’aime bien » si ça vous fait plaisir) n’arrêtait pas de répéter dans différents entretiens qu’il ne fallait pas limiter le film à la scène de viol.

Il avait raison, les premières minutes, dont personne ne parlait, sont encore bien pires, merci monsieur.

Résultat des courses, j’ai passé pratiquement toute la première partie du film à regarder mes pieds, ben oui, désolé mais je trouve insoutenable (voilà qu’il recommence avec ses expressions de papy) de voir un type, en est-ce encore un à la fin ?, qui se fait éclater la tête à coup d’extincteur.

Il y en a qui ont de ces faiblesses, je vous jure.

Mais aujourd’hui, grâce au journal, une fois de plus, j’ai eu une réponse, une explication à cette sorte de sentimentalisme ringard qui s’accroche à mes baskets (ben oui, voilà pourquoi je baisse la tête quand je ne sais plus où en donner, de la tête.).

Je la dois, je vous le donne en mille, à un psychiatre spécialiste de.

Spécialiste de l’image s’entend, se lit, se crie, comme vous voulez.

Il explique que si vous n’avez pas réussi à dormir la semaine dernière après avoir regardé les images de la pendaison du « pire homme sur la terre », Sarko dixit, c’est qu’il y a des questions qui sommeillent en vous et que vous n’osez pas affronter.

Et voilà, je savais que le petit chat que j’ai noyé pour fêter mes dix ans allait refaire surface, à moins que ce soit le penalty que j’ai raté en finale de coupe du monde.

Ah non, ça c’était dans mes rêves.

Je n’ai pas toute ma tête ?!? Oui, je sais, il manque la partie « tout accepter yeux et bouches ouverts ».

Il y en a qui ont de ces faiblesses, je vous jure.

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2 Comments:

Blogger Petchal said...

Chacun à ses faiblesses.
J'ai vu les deux films, et suis un bon fan des films à frisson.
Pour moi, aucun interet à Saw 2 qui déconnect completement de la réalité ("attention commissaire, c'est une vraie boucherie"). Par contre, j'ai bien aimé irréversible. Eh oui, des miss se fond violer sauvagement. Dans les grandes lignes, je trouve très bien le film qui commence à la fin.

08 janvier, 2007 13:59  
Anonymous Anonyme said...

C'est le chat !
Moi, à cet âge-là, j'enterrais les oiseaux trouvés morts, je pleurais sur les taupes trucidées par mon grand-père, et à l'âge de ton frère j'étais passée à "la nuit des morts-vivants", Rosemary's baby et autres joyeusetés. Pour en arriver à lundi où j'ai vu The Grudge 2 et l'ai trouvé moins... "sensible" que The Grudge 1. ;-)

Mais tout cela se situe dans le domaine de l'irréel, ce qui angoisse vraiment c'est le crédible, ou le vrai, je crois que c'est le cas d'"Irréversible", que je n'avais soit dit en passant pas la moindre envie de voir à l'époque, et, poussé à l'extrême, de la mort de Saddam, ces images qui nous ont fait entrer dans la réalité d'une exécution capitale.

Comment réagirons-nous si demain nous revoyons un de ces westerns avec lynchage ? Sans doute comme la fois précédente. "C'est du cinéma". mêmequand on a toujours été contre la peine de mort.

21 janvier, 2007 13:18  

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