Tu comptes pour moi
Alors que je lui tendais « L’île aux musées » de Cécile Wajsbrot, elle m’a dit qu’elle avait aussi un cadeau pour moi. Un CD d’extraits de «
Chi sono? Sono un poeta. Qui je suis ? Je suis un poète.
Che cosa faccio? Scrivo. Ce que je fais ? J’écris.
E come vivo? Vivo. Et comment je vis ? Je vis.
Sourire.
Puis nous sommes retournés flâner dans la neige. Elle ne cessait de s’émerveiller, me répétant qu’elle se rendait compte qu’elle devait donner l’impression d’avoir huit ans, mais que, sicilienne, elle avait découvert la neige tardivement. Ce ne serait jamais pour elle une évidence accompagnant l’hiver, mais toujours l’étonnement d’une douceur resplendissante redessinant les contours de tout.
Devant mon clavier, ce matin, je me suis souvenu que j’avais écrit quelques lignes fuyantes sur cet oiseau de feu. Je ne me rappelais plus que De Luca rôdait déjà dans les parages.
Le premier livre que j’ai lu de lui m’avait été offert par Sylviane, deux semaines avant que je me rende dans la ville de cet écrivain napolitain. Elle ne savait pas que ce voyage se profilait.
C’était « Montedidio », dont je garde en tête ces mots, lumineux de simplicité, qu’un des personnages aime dépoussiérer : « Tu comptes pour moi ».
Je me repose en effet, naïvement, et ce malgré les démentis que l’on me signifie parfois, sur la croyance réconfortante que l’importance que certaines personnes ont eue, à un moment donné d’une vie, reste gravée dans l’oscillation de nos pas ; ombre fraternel qu’un arbre nous offre les jours de grande chaleur.
Comme je ne veux pas finir sur cette note bien solennelle (ma voix s’affirmera, ou pas, dans la tentative parfois désespérante d’harmoniser le débat permanent qui me constitue, folle partie de poker entre sermons, tirades absurdes et ironie corrosive), je vous invite à aller lire le Foglia du 25 novembre, décapant comme je l’aime.
Et à faire un tour du côté des photos époustouflantes qui se trouvent sur ce site. C’est un pote "d’il y a perpète" qui m’en a parlé, juste après m’avoir dit qu’il ne me lisait jamais jusqu’au bout, parce qu’il me trouvait rudement soporifique.
Sourire.
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