L'affaire homme
Un pas après l’autre, profiter pleinement de cette luminosité somptueuse, de cet heureux manteau de couleurs automnales mis en scène par une luminosité parfaite, mais tenter de ne pas se fouler une cheville sur une des racines qui peuplent le sentier qui porte mes pas.
Je cours, tous les jours, ou presque. Courant, je pense, ou du moins je tente de penser. Pensant, je panse mes blessures, ou en tout cas je les mets à distance.
Plus de dix ans que les chemins à proximité de mon toit, ou qu’il soit, accueillent mes foulées décidées et mes tergiversations intérieures.
Il y a une notion que j’aime, dans la course à pied, c’est celle de dépassement. Passer outre le manque d’envie, la pluie ou la fatigue. Mettre ses souliers, sortir, et courir.
Une sorte de parenthèse, dans une journée souvent trop remplie, pour se retrouver.
Dans « Le Temps », chaque lundi, un questionnaire, à l’interrogation suivante : « Où vous donneriez vous rendez-vous avec vous-même?!? », la meilleure réponse me semble la suivante : « Au détour d’un arbre, en courant ».
Peu de buissons ardents de biblique mémoire dans les informations, mais du feu tout de même, bus ou voitures, au choix, des hurlements pour accompagner ces actes auxquels nous n’entendons rien hormis ces cris. A raison, car cela dépasse l’entendement, alors qu’il faudrait dépasser les malentendus, réussir à dépasser son mal non entendu.
Près d’un milliard de personnes souffrent de la faim, voilà une autre information réjouissante qui nous tombe sous les yeux, le rapport officiel juge utile de préciser qu’ «il est solidement établi que la faim nuit gravement à la santé ». Merci.
Tout cela me fait penser à quelque chose que Romain a écrit quelque part, je prends « L’Affaire homme », je tombe sur ce passage que je cite de mémoire : « Les hommes s’occupent beaucoup de la société qu’ils aimeraient construire, de la société dans laquelle ils aimeraient vivre, ils se posent de moins en mois la question de l’homme. »
Libellés : Pensées vagabondes