katchdabratch

S'engouffrer dans le sillon de mots indociles; y façonner des points d'appui, pour soi et quelques autres. Pétrir les silences qui sont une partie du terreau où s'ensemence ce qui nous dispose dans le jour. Les inviter à s'ébrouer. Apparaît alors parfois une ouverture, elle offre au souffle un fragment de miracle: ne plus craindre la douceur.

mercredi, janvier 31, 2007

Le lac noir


Un autre de ces moments au doux parfum d'absolu.

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dimanche, janvier 28, 2007


Pour ceux qui douteraient encore des splendeurs offertes lorsque l'on quitte le lit de bonne heure.
Difficile, vous en conviendrez, d'être de mauvaise humeur lorsque les deux cygnes que l'on devine à peine sont les premiers à vous faire signe.
J'ai grandi dans un petit coin de paradis, et j'aime me le rappeler chaque jour, le plus tôt possible.

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Rocky bras de boa

Il y a des musique ou des voix qui agissent comme des madeleines proustiennes, celles qui se rattachent aux innombrables heures passées, étant enfant, à vibrer en regardant les différents « Rocky », font incontestablement parties de celles-ci.

C’est donc impatient, avec mes yeux et mes rêves d’enfants, que je suis allé au cinéma vendredi soir, encouragé par des critiques plutôt élogieuses parcourues dans différents articles.

Ce n’est pas peu dire que je n’ai pas été déçu.

Reprenant la plume et la caméra des années après être sorti du « circuit », c’est un mister Sly apaisé qui saupoudre ce dernier épisode d’un zeste de nostalgie ainsi que d’une remise en question absente jusque là, ce qui donne à l’ensemble une « profondeur » appréciable, malgré le côté assez « légende dorée » du message.

Les scènes de combat et d’entraînement qui ont fait la gloire du personnage n’occupent qu’une partie infime du film, ce qui leur confère encore plus de puissance, aboutissant à un final improbable et magnifique.

Nous pouvons ajouter à ceci un brin d’humour, Paulie magistral, et une musique toujours aussi géniale, Sinatra pour la dernière entrée en scène de l’étalon italien, qui font de ce film un bon moment de cinéma dont il serait dommage de se passer en pensant qu’il ne s’agit que d’un énième épisode visant à renflouer les poches de Stallone.

« Rambo IV » ressemblera plus à ça, de l’aveu même du personnage principal qui aurait voulu faire l’impasse mais n’a pas pu, lié qu’il était par un contrat le contraignant de participer à un ultime baroud d’honneur, mitraillette en mains.

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samedi, janvier 27, 2007

Mon dernier passage à la mascafnac

Je ne suis pas, loin s’en faut, un grand ami de la Fnac et de ses dérivés, ces entités commerciales fortes et imposantes que je qualifierai, accusons ici mon côté passéiste désuet, d’impérialistes.

La mainmise de ces colons s’étend aujourd’hui jusque dans un domaine qui m’est cher, celui de la sphère que je qualifierais pompeusement (il y a des jours comme ça, des moments où on tente de s’envoyer à des années lumières par l’entremise grisante de la langue, comprenne le pourquoi du comment qui pourra) de socioculturelle.

Le week-end dernier, pressé en ce sens par ma sœur qui pensait que le brave Joseph d’Anvers, que j’adore, allait être à l’origine d’une émeute dans la salle répondant au doux nom de « Docks » (« Grotte » aurait été plus judicieux au vu difficultés rencontrées par toute personne cherchant à s’y rendre), je passais donc une commande de quatre billets par internet, un sésame qu’il me fallait ensuite allé chercher à, vous excuserez ce glissement ordurier, la Fnuck à Fribourg.

Il est précisé sur la confirmation de commande, qui m’est adressée nominativement, que je suis prié de me rendre à la caisse muni de la carte de crédit ayant permis la réservation, ainsi que d’une pièce d’identité.

Mes semaines s’orchestrant entre Fribourg, Neuchâtel et Yverdon, je n’étais pas armé de ma Visa lorsque je suis allé chercher les billets, je pensais naïvement que, pour un total de 60.-, mon sourire désolé et ma carte d’identité me permettraient sans problème de repartir billets en poche.

Eh bien non, malgré une vingtaine de minutes d’argumentation où j’essayais tant bien que mal de garder mon calme, suivi de la proposition de signer une décharge, voire de payer le double du prix et de venir récupérer l’excédant le lendemain du concert, la gérante ne réussissait qu’à cuisiner le mot « protocole » à toutes les sauces, quoique plutôt aigres que douces. Je suis reparti bredouille.

Le pire, c’est que la dame en question était vraiment désolée, pas désagréable le moins du monde, au contraire, il fallait que je comprenne, c’est juste qu’elle ne pouvait pas se permettre cela, c’était impossible, cela outrepassait grandement ses droits.

Quand j’ai raconté cela à Béatrice, son mari m’a rappelé une histoire du même genre, enfin non, encore bien « pire », que Béatrice avait vécu à la gare.

Elle arrive pour prendre un train, elle croise un cheminot pour lui demander s’il peut l’aider puisqu’elle est en chaise roulante. Il lui répond, tout désolé, que c’est vraiment impossible, que si elle veut bien patienter vingt minutes et prendre le train suivant, il n’y aura pas de problème, il viendra volontiers, mais maintenant il ne peut vraiment pas.

Pourquoi ? Parce qu’il est en « pause café ».

On peut en rire ou on peut en pleurer, personnellement cela me rappelle tellement de discussions stériles autour des libertés qu’il est possible de prendre par rapport à un cahier des charges, que cela me fait sauter au plafond.

Cette incapacité à écarter une règle, une loi, de sa forme officielle, pour en faire un élément dynamique permettant la cohabitation dans un immense lieu de vie qui s’appelle la terre, et pas une sorte de rideau tiré sur notre marge humaine, cette difficulté ressentie devant ses intuitions, semblent souvent tellement inscrites en nous, que cela devient inquiétant.

Quand ce n’est plus seulement l’administration qui justifie l’administration, mais l’administration qui remplace le cerveau et le cœur, où quand des pseudos responsabilités parviennent à ronger durablement un estomac, l’affaire homme semble vraiment bien mal en point.

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mardi, janvier 23, 2007



"La vérité commence aux routes qui s'effacent"

Claude Esteban

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samedi, janvier 20, 2007

Le souvenir de ce qui n'a pas été

Cette semaine, une information m’a particulièrement interpellée, une petite dépêche qui est sans doute passée inaperçue aux yeux des personnes que le foot intéresse peu, voire agace, souvent à juste titre.

Sébastien Deisler, footballeur allemand incroyablement talentueux, a annoncé qu’il mettait un terme à sa carrière. Il a 27 ans.

On pourrait penser qu’il a subi des blessures à répétition, qu’il veut, doit, épargner son corps, ou alors que, vu les sommes astronomiques générées par ce milieu, il en a marre et a tout simplement assez d’argent pour vivre tranquille le reste de ses jours.

Il y a de cela, des blessures et de l’argent, beaucoup trop d’argent, mais il y a malheureusement aussi une certitude : il y a déjà des années que la tranquillité ne s’attache plus à sa vie, bien au contraire, sa décision ressemble plutôt à l’ultime corde lui restant pour essayer de terminer son existence ailleurs que dans une clinique psychiatrique.

Les meurtrissures que Deisler traîne depuis quelques années se situent à un niveau que l’on pense souvent inexistant chez les footballeurs : l’esprit.

Lorsqu’il a été transféré au Bayern Münich en 2003, la dépense du club est disséquée par la presse, les calculs commencent pour savoir combien de buts et de passes de génie il devra réaliser pour que l’investissement soit rentabilisé.

Mais tout cela semble être des détails, tant les qualités du joueur, appelé à porter la Mannschaft jusqu’à la consécration mondiale devant son pays trois ans plus tard, sont immenses.

Mais Deisler lit, entend, rêve tout cela, sa tête ne se contente plus de dévier habilement le ballon, elle se met à réfléchir, elle comprend que ses pieds ne sont plus des pieds, mais une usine à générer des millions, que même ses sourires, tellement important les sourires, ne lui appartiennent plus mais font partie de la panoplie du rôle qu’il a accepté sans même s’en rendre compte, tant ce sport lui coule dans les veines depuis ces heures perdues où la distinction entre vestiaires, balançoires et toboggans n’existait pas encore.

De place de jeu, le terrain de foot se transforme en territoire du cauchemar, en immense rectangle vert générant plein de petits rectangles verts.

La brillante carrière de Deisler, celle que tout le monde lui prédisait, celle que plein de gens bien intentionnés avaient écrite pour lui, restera donc du domaine de l’hypothétique, elle ferme ses volets pour se retrouver dans le château de ce que Christiant Garcin appelle l’ « autre monde ».

« Qu’est-ce que j’appelle l’ « autre monde » ? Le saisissement mêlé à l’effacement. Le souvenir de ce qui n’a pas été. »

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mardi, janvier 16, 2007


"Que les gens disparaissent est au fond moins surprenant que de les voir apparaître soudain devant nous, proposés à notre coeur et à notre intelligence. Ces apparitions sont d'autant plus précieuses qu'elles sont infiniment rares. La plupart des gens sont aujourd'hui si parfaitement adaptés au monde qu'ils en deviennent inexistants."
Ch. Bobin

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lundi, janvier 15, 2007


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vendredi, janvier 12, 2007


"La beauté est le nom de quelque chose qui n'existe pas et que je donne aux choses en échange du plaisir qu'elles me donnent."
Fernando Pessoa

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jeudi, janvier 11, 2007



"On ne peut rien dire en criant"

Jean Giono

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mercredi, janvier 10, 2007

Une allée de graviers

Un «regalo », un souvenir.

Il entend cela puis il n’est plus là pendant quelques minutes.

Une allée de graviers, illuminée de miroitements violets, ciel de pierre étoilé de pétales.

Quelques unes de ces fleurs avaient été plantées par mégarde, chute d’une poignée de graines qui avait choisi sa destinée : colorer ce morceau de sol caillouteux.

Les pensées s’accrochent à la terre de cette manière, avait à l’époque murmuré sa grand-mère, en se multipliant dès qu’elles se sont immiscées sous nos pas, tissant des racines qui n’en sont pas tant elles sont nombreuses et petites.

Un « regalo », il la regardait jongler avec les mots de cette langue qui lui était étrangère.

Un « regalo », un souvenir.

Le mariage de ce terme avec l’idée de délice le remplissait de joie, bref instant d’illumination enfantine où tant d’images aimées occupaient le devant de la scène de ces yeux fatigués, vidés par les brûlures du monde.

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mardi, janvier 09, 2007

Important, pas intéressant.

Ce week-end, plusieurs clins d’œil sont venus se nouer autour d’un film sublime.

Depuis longtemps, deux films erraient dans ma tête en attendant que je les regarde, un dont je savais tout juste qu’il se passait sur une plateforme pétrolière, un répondant au doux titre de « The secret life of words ».

Grâce à un distributeur de DVD, je me suis rendu compte qu’il s’agissait d’un seul et même film, je me suis donc empressé de le louer.

J’ai été accueilli par la voix bouleversante d’ Anthony and the Johnsons, ce timbre qui s’insinue en vous comme un appel en direction d’anges incertains.

Hope there’s someone.

Il y a quelqu’un dans ce film. Il y a même plusieurs personnages, deux surtout, qui sont bouleversants de justesse et de retenue.

Le film terminé, de nombreuses larmes versées, je parvenais à voir que le film était dédié à John Berger.

S’agissait-il de l’écrivain anglais dont un des hommes de ma vie, sur les précieux conseils d’une des femmes de ma vie, m’avait offert le magnifique « D’ici là » l’année dernière ?

La réponse est affirmative, je l’ai eue grâce à « My life without me », un autre film de la même réalisatrice, une jeune espagnole répondant au doux nom d’Isabel Coixet et dont les films sont produits par Almodovar.

Dans ce second film, un passage d’un des livres de John Berger est lu, un extrait terrible que ne supporte pas l’actrice principale, une jeune mère de famille qui sait qu’il ne lui reste que quelques semaines à vivre mais qui a décidé de n’en parler à personne.

En pensant à ces deux films, je me rappelais une partie des propos élogieux que Susan Sontag tenait sur le quatrième de couverture de « D’ici là », elle mettait en avant le fait que cet écrivain parle de choses importantes, pas de choses intéressantes.

Je suis allé chercher le livre en question pour me remémorer le reste.

« Jamais, depuis Lawrence, un écrivain n’a su allier une telle attention au monde sensuel et une telle écoute des impératifs de la conscience. »

Voilà une formule qui illustre merveilleusement bien ce qui scintille dans ces deux films.

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samedi, janvier 06, 2007

Les rois images, le retour

Les rois images me poursuivent ces derniers temps.

Hier, je suis allé me promener avec mon petit frère, nous discutions « cinéma », enfin non, je ne sais plus trop de quoi nous parlions, mais le fait est qu’à un moment donné il me demande si j’ai envie de voir « Saw III », une avalanche d’hémoglobine pour adolescents en panne de sensations fortes.

Il me parle brièvement des premiers « volets », étonnamment, alors qu’il ne s’agit que d’images « chocs », il a peu de souvenirs.

14 ans, et déjà plus rien ne l’étonne à part le fait que je puisse passer des heures à lire.

En fait c’est « ultra-gore » (comment ? je maîtrise très bien les différents niveaux langagiers ? oui, merci, bonne année, en passant) m’entends-je lui rétorquer, il répond affirmativement, content, rêveur.

Non seulement je n’ai pas envie de le voir, mais je suis INCAPABLE de regarder ça, j’étais allé voir « Irréversible » lorsqu’il faisait scandale sur la Croisette, parce que Vincent Cassel que j’aime bien (pourquoi ? bonne question, je trouve qu’il a une bonne tête, le président iranien aussi ? c’est vrai, bon, disons que j’enlève le « j’aime bien » si ça vous fait plaisir) n’arrêtait pas de répéter dans différents entretiens qu’il ne fallait pas limiter le film à la scène de viol.

Il avait raison, les premières minutes, dont personne ne parlait, sont encore bien pires, merci monsieur.

Résultat des courses, j’ai passé pratiquement toute la première partie du film à regarder mes pieds, ben oui, désolé mais je trouve insoutenable (voilà qu’il recommence avec ses expressions de papy) de voir un type, en est-ce encore un à la fin ?, qui se fait éclater la tête à coup d’extincteur.

Il y en a qui ont de ces faiblesses, je vous jure.

Mais aujourd’hui, grâce au journal, une fois de plus, j’ai eu une réponse, une explication à cette sorte de sentimentalisme ringard qui s’accroche à mes baskets (ben oui, voilà pourquoi je baisse la tête quand je ne sais plus où en donner, de la tête.).

Je la dois, je vous le donne en mille, à un psychiatre spécialiste de.

Spécialiste de l’image s’entend, se lit, se crie, comme vous voulez.

Il explique que si vous n’avez pas réussi à dormir la semaine dernière après avoir regardé les images de la pendaison du « pire homme sur la terre », Sarko dixit, c’est qu’il y a des questions qui sommeillent en vous et que vous n’osez pas affronter.

Et voilà, je savais que le petit chat que j’ai noyé pour fêter mes dix ans allait refaire surface, à moins que ce soit le penalty que j’ai raté en finale de coupe du monde.

Ah non, ça c’était dans mes rêves.

Je n’ai pas toute ma tête ?!? Oui, je sais, il manque la partie « tout accepter yeux et bouches ouverts ».

Il y en a qui ont de ces faiblesses, je vous jure.

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lundi, janvier 01, 2007






















Me voilà donc quelques jours à Bruxelles pour passer le cap d'excellentes espérances, ceci me permet de me prélasser dans plusieurs activités que j'aime plus que tout : le shopping (Ben voyons! Je suis pas joli devant le magasin "bourgeois"? J'adore!), le "grues flashing", sans oublier le "conceptual pictures taking".
Quelques pensées pour Michaux (n'hésitez pas à jeter un oeil à la "Belgitude de Michaux" par Simon Leys dans le mag littéraire de janvier):
"Il voyage contre. Pour expulser de lui sa patrie, ses attaches de toutes sortes et ce qui s'est en lui et malgré lui, attaché de cultures grecques ou romaine ou germanique, ou d'habitudes belges. Voyages d'expatriation."

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